Une région à considérer dans le secteur de la BioTech, Washington DC.

arton10324

Dans le cadre de la semaine d’immersion du programme d’accompagnement de startups NETVA, le service scientifique de l’Ambassade de France (SST) a accueilli à Washington DC, début novembre 2019, les startups biotech Cyprio qui produit des modèles cellulaires 3D grâce à leur technologie de capsules en alginate ainsi que Greenerwave qui développe une technologie révolutionnaire d’antennes plates électroniquement reconfigurable avec diverses applications envisageables telles que la communication satellitaire ou la 5G mobile.

Le programme élaboré par le SST a permis aux deux entreprises de découvrir l’écosystème américain, dans le but de développer leurs activités et des partenariats de recherche et développement dans la région et avec différentes entités locales.

Washington, DC : l’un des centres oubliés de la biotech américaineRetour ligne automatique

Loin des traditionnels clusters de la biopharma aux Etats-Unis que sont Boston, San Francisco et New-York, la région de Washington, communément appelée en anglais “DMV area” en référence aux trois états voisins (District of Columbia, Maryland et Virginia), souffre d’un certain déficit d’image vis-à-vis de son dynamisme économique. Symbole du pouvoir de l’état fédéral, elle jouit pourtant d’un certain nombre d’avantages qui en font l’un des hubs à suivre pour tous les acteurs économiques et du monde de la recherche dans les domaines de la santé et du médical.

En effet, pour ceux qui souhaiteraient s’installer et développer leurs activités aux Etats-Unis, il est important de noter que la région s’est dotée depuis quelques années d’une véritable stratégie portée par la marque Bio Health Capital Region. Elle vise à devenir l’un des 3 centres majeurs de la santé américaine d’ici à l’horizon 2023. En mai 2016, la revue scientifique Genetic Engineering & Biotechnology News classait la région au 4ème rang derrière les villes précédemment citées mais devant San Diego et Philadelphie.

1. Manne financière, attractivité économiqueRetour ligne automatique

L’un des principaux avantages de la région réside dans sa forte attractivité économique. D’importants flux de capital-risque sont investis chaque année (entre $300 et $400 millions de 2008 à 2017) avec une forte augmentation ($900 millions) en 2018 des montants investis par les business angels et venture capitalists. Pour soutenir ce déploiement d’activité, l’état fédéral finance la recherche (plus de $16mds annuels dans l’état du Maryland). Par le biais du NIH (National Institutes of Health), la région reçoit notamment près de $3.5mds par an pour les recherches menées au sein de ses propres instituts par les 6000 et quelques chercheurs basés pour la plupart à Bethesda, Maryland.

Le taux d’occupation des sols dans la région est lui aussi extrêmement faible (inférieur à 6% en 2018) ce qui rend les loyers bien plus abordables qu’à San Francisco ou New-York. On compte en moyenne moins de $30 par sq ft contre environ $80 à New-York (10 sq ft environ 0.9m²). Pour en tirer profit, divers parcs d’activités existent sur toute la région avec, parmi les plus importants liés au médical, le Science & Technology Park adossé à l’université Johns Hopkins, le BioPark de l’université du Maryland, le VA Bio+Tech Park à Richmond mais aussi le Viva White Oak Life Science Village situé à proximité de la puissante FDA (Food and Drug Administration), l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux.

2. Proximité avec les autorités fédérales et riche écosystèmeRetour ligne automatique

La proximité avec les agences fédérales (NIH, FDA, CMS Centers for Medicare & Medicaid Services) est un atout considérable pour mieux comprendre le fonctionnement de ces institutions complexes. De nombreuses conférences, réunions de travail ou autres meetings organisés dans la région permettent d’être en relation directe avec les responsables de ces divers organismes. La société Cyprio aura par exemple pu visiter, pendant sa semaine d’immersion NETVA, les locaux du NCATS (Centre national pour l’avancée des sciences translationelles) situés à Rockville, Maryland ainsi que le NIDDK (Institut national sur le diabète et les maladies rénales et digestives) sur le campus de Bethesda. Ces visites ont été l’occasion de présenter la technologie de la jeune startup et d’entrevoir de potentielles opportunités de collaboration mais aussi d’en savoir plus sur la logique réglementaire.

Du point de vue académique et universitaire, la présence d’importantes universités spécialisées constitue également un vivier important de jeunes talentueux à recruter. En complément des universités précédemment citées, nous pouvons mentionner George Washington et Georgetown, fortement reconnues pour leurs formations en sciences sociales dans le domaine des politiques publiques de santé et qui accueillent d’importants hôpitaux universitaires qui viennent compléter un écosystème déjà riches de nombreux centres médicaux et cliniques telles que le Children’s National Hospital (spécialisé dans les soins pédiatriques) ou le centre Inova basé à Fairfax.

3. Des programmes de soutien ouverts sur l’internationalRetour ligne automatique

Pour continuer à alimenter la croissance de cet écosystème, diverses initiatives ont été lancées pour attirer des acteurs internationaux. L’organisation à but non-lucratif BioHealth Innovation développe par exemple un programme d’accompagnement spécifique pour l’international et à nouer par ce biais des relations avec des entreprises venant des quatre coins du monde qui leur ont permis de s’implanter dans la région DMV. Nous pouvons citer la société norvégienne Gentian Diagnostics qui propose des services de diagnostic in-vitro, l’entreprise Mimetas originaire des Pays-Bas qui développe des “puces à organes” (organ-on-a-chip), le groupe d’investissement biotech suisse Catalyze ou encore l’entreprise pharmaceutique basée à Taipei, TaiRx Inc.

Ce programme n’est qu’un exemple parmi les nombreuses initiatives des états du Maryland et de Virginie. Les entreprises françaises peuvent également bénéficier d’un accompagnement des services de l’Ambassade de France (service scientifique, service des affaires sociales, services des douanes).

Rédacteur : Kevin Kok Heang

Partager