L’étude d‘impact d’un revêtement réfléchissant contre les effets d’îlots de chaleur urbains par des chercheurs de UCLA et de la Arizona State University révèle des effets inattendus pour les piétons

Des chercheurs de UCLA (University of California Los Angeles) et de la Arizona State University (ASU) apportent des éléments d’évaluation qui permettront à terme d’élaborer au mieux les politiques publiques qui visent à réduire les effets d’îlots de chaleur urbains. Ce phénomène se produit lorsqu’une ville connaît des températures beaucoup plus élevées que les zones rurales voisines, ce qui est lié à la capacité des surfaces de chaque environnement à absorber et à retenir la chaleur. 

Afin de réduire ces effets, le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, a démarré en 2019 le programme Cool Streets LA, l’une des nombreuses stratégies de durabilité décrites dans le Green New Deal de Los Angeles pour 2019. Dirigé par StreetsLA (nouveau nom donné au Office of Street Services qui fait partie du département des travaux publics de la ville), ce programme combine plusieurs stratégies de refroidissement pour aider à abaisser les températures et à ajouter de l’ombre dans les quartiers les plus chauds et les plus vulnérables de la ville : plantation d’arbres, construction de bancs et de stations de bus avec des structures offrant de l’ombre, ou encore installation de “sols frais”.

En recouvrant plusieurs blocs de route d’un revêtement réfléchissant le soleil conçu pour réduire les températures de surface, le programme pilote de la ville vise à tester les effets de refroidissement sur un quartier entier. Ce programme est suivi par V. Kelly Turner, Assistant Professor en planification urbaine de la UCLA Luskin of Public Affairs, en collaboration avec Ariane Middel, Assistant Professor sur le climat urbain et la modélisation de la ASU’s School of Arts, Media and Engineering. Elles ont ainsi recueilli une série de mesures sophistiquées qui simulent l’expérience d’un piéton marchant sur la surface, grâce au robot MaRTy auquel sont fixés de nombreux capteurs météorologiques qui permettent notamment de calculer la “température radiante moyenne”, grâce à un outil créé par Ariane Middel au laboratoire SHaDE de l’ASU.

Une première évaluation publiée dans la revue Environmental Research Letters révèle un effet involontaire : les propriétés réfléchissantes de la peinture font drastiquement diminuer la température du sol (de 6 degrés Celsius, comparé à l’asphalte non-traité proche — ce qui signifie que la peinture a diminué la température de la surface tel qu’espéré), mais peuvent faire augmenter l’exposition des piétons à la chaleur par une augmentation variable de la température au-dessus de la surface du sol. 

Cet effet inattendu doit être mieux compris afin d’envisager les meilleures solutions et les meilleurs usages de ces techniques. Les deux professeurs espèrent que leurs premières conclusions ouvriront la voie à d’autres recherches qui aideront les secteurs public et privé à peaufiner leurs initiatives écologiques. Elles souhaitent, en plus de recueillir davantage d’informations sur l’impact du revêtement réfléchissant sur le confort et la santé des personnes, recueillir des éléments qui pourraient répondre à des questions sur la rentabilité, les besoins d’entretien et le compromis entre l’éblouissement diurne et la visibilité nocturne. 

 

Pour plus d’informations :

UCLA, newsroom : https://newsroom.ucla.edu/releases/on-the-ground-guidance-for-cool-streets

 

Rédacteur : 

Maëlys RENAUD, Attaché adjoint pour la Science et la Technologie, [email protected]

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