La première édition du France Science Summit, célébrant l’excellence de la recherche française aux États-Unis, était un succès

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Affiche du France Science Summit 2023

(Crédit : Service pour la Science et la Technologie de l’Ambassade de France aux Etats-Unis)

 

La première édition du France Science Summit s’est déroulée le 6 novembre 2023 à l’Ambassade de France aux Etats-Unis. Elle a donné la parole à des scientifiques de haut niveau et rassemblé une centaine de participants autour de trois grandes thématiques prioritaires pour la coopération franco-américaine en science et technologie : la santé, l’environnement et les technologies émergentes. 

Articulée autour de grands témoins et de discussions sous forme de panels, cette manifestation a permis de promouvoir la valeur ajoutée des programmes structurants de partenariats déployés sur le territoire américain et de mettre en évidence la richesse des parcours des scientifiques français travaillant aux Etats-Unis. Cette manifestation a également été l’occasion de lancer officiellement le réseau scientifique des français du SST et le programme d’accélération deeptech sur l’axe transatlantique: La Synapse

Le France Science Summit a permis de réunir des chercheurs de disciplines variées, des universitaires, des étudiants, des personnalités diplomatiques de la région de Washington et des responsables d’agences fédérales américaines comme le Department of State, les National Institutes of Health (NIH), la National Science Foundation (NSF), les National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine.

Voir la vidéo de l’événement 

 

1. Séquence Santé

La première séquence était dédiée aux nouvelles applications dans la recherche biologique et médicale. Elle a débuté par un exposé sur le contrôle de la physiologie de l’hôte par le microbiote du Dr Yasmine Belkaid, directrice du programme Microbiome au National Institute of Allergy and Infectious Diseases des National Institutes of Health, et future directrice générale de l’Institut Pasteur à Paris (à partir de janvier 2024). 

S’en est suivi un panel prestigieux permettant aux intervenants d’échanger sur leurs recherches respectives et leurs collaborations. Ce panel était animé par le Dr Naomi Taylor (chercheuse principale à l’Institut National du Cancer aux National Institutes of Health et coordinatrice d’un International Research Project du CNRS) et comprenait :

  • le Dr Jean-Laurent Casanova, MD, PhD, Levy Family Professor à l’Université Rockefeller, Senior Attending Physician à l’hôpital universitaire Rockefeller et chef du laboratoire St. Giles de génétique humaine des maladies infectieuses, chercheur au Howard Hughes Medical Institute, Professeur à l’Université Paris Cité et à l’Hôpital Necker Enfants Malades et responsable d’un Projet de Recherche International INSERM ;
  • le Dr Emmanuelle Passegué, Ph.D., ancienne professeure de génétique et directrice de la Columbia Stem Cell Initiative à l’Université de Columbia ;
  • Kelly O’Shea, lauréate Châteaubriand à l’Université de l’Illinois, Chicago.

 

2. Séquence Environnement

Lors de la deuxième séquence, consacrée à la recherche environnementale face aux défis mondiaux à court et à long terme, Stéphane Hallegate (conseiller principal en matière de changement climatique à la Banque Mondiale) a réalisé une présentation en économie environnementale sur la manière de mesurer la vulnérabilité de différentes populations au changement climatique. Il a souligné que dans le contexte du changement climatique, la sortie de la pauvreté après des périodes de crise se heurtait à la diminution de l’intervalle de temps entre ces crises, voire au fait que l’état de crise devenait l’état normal et qu’il fallait travailler sur de nouvelles approches en matière de “résilience” des sociétés. 

Une table ronde a ensuite été animée par Sky Dominguez (directrice adjointe de l’engagement et du développement de l’International Research Center for Global Grand Challenges du CNRS, Université d’Arizona), en présence de 

  • Sylvain Barone, chercheur en sciences politiques à INRAE au laboratoire G-EAU de Montpellier, et chercheur invité à l’Université d’Arizona ;
  • Dr Gabrielle Dreyfus, scientifique en chef à l’Institut pour la gouvernance et le développement durable de l’Université de Georgetown ;
  • Adam Chmurzynski, lauréat Châteaubriand et candidat au doctorat en écologie et biologie évolutive à l’Université d’Arizona.

Les discussions ont permis de mettre en évidence l’importance des échanges entre des laboratoires pour comparer leurs données, renforcer leurs analyses et être complémentaires sur des sujets comme la fonte des glaciers et la gestion de l’eau afin d’orienter au mieux les décideurs politiques. La difficulté d’articuler le temps long des séries de données en sciences de l’environnement et les cycles courts de 3 ou 5 ans des financements de projets de recherche a également été mise en avant. 

 

3. Séquence Technologies Émergentes

La dernière séquence thématique s’est penchée sur les technologies émergentes à l’aube des défis de demain. Le Dr Oussama Khatib (professeur et directeur du Stanford Robotics Lab et du Department of Computer Science à l’Université de Stanford, et responsable d’un International Research Project du CNRS) a donné une présentation captivante sur la robotique sous-marine de précision. Il a mis en avant la complexité technique des défis technologiques actuels, comme la traduction des compétences humaines en stratégies que le robot doit apprendre, mais qui motive la recherche technologique. Avec de telles contraintes, il faut être visionnaire et capable de concevoir des projets en collaboration avec des experts de l’ensemble des domaines et sur l’ensemble des continents, d’où l’importance des collaborations internationales. 

Le panel qui s’en est suivi était animé par le Dr Rémi Soummer (Directeur du laboratoire d’optique du Space Telescope Science Institute et responsable d’un International Research Project du CNRS) avec :

  • le Dr Manijeh Razeghi, professeure d’ingénierie électrique et informatique, directrice et fondatrice du Center for Quantum Device à l’Université de Northwestern ;
  • le Dr Anne-Elisabeth Courrier, professeure associée en droit à l’Université de Nantes et chercheure invitée au Center for Ethics de l’Université Emory ;
  • Raza Sheikh, lauréat Châteaubriand et étudiant chercheur à l’Université de Pittsburgh.

La table ronde a également souligné l’importance d’une vision systémique et inclusive de la recherche, et la nécessité d’une recherche pluridisciplinaire et plurigéographique évoquée par le Dr Khatib. La France a une fois de plus été citée pour ses talents dans les sciences “dures”, particulièrement en mathématiques et en physique. L’importance de la mobilité des chercheurs et des étudiants pour l’avancement de la science a également été soulignée.

 

4. Séquence Outils de collaboration

Suite à ces trois séquences focalisées sur la science, la dernière séquence de la journée a mis en lumière les outils de la collaboration et de la mobilité transatlantiques. Deux témoignages ont d’abord été donnés par le Dr George F. Koob (chercheur principal et directeur de l’Institut national sur l’abus d’alcool et l’alcoolisme aux National Institutes of Health), le Dr José-Alain Sahel (professeur émérite et titulaire de la chaire d’ophtalmologie de l’école de médecine de l’Université de Pittsburgh, directeur de l’institut de la vision au centre médical de l’Université de Pittsburgh et professeur émérite d’ophtalmologie à l’Université de la Sorbonne). 

Un panel a ensuite été mené par le Dr Régis Ferrière (professeur à l’Université d’Arizona, directeur adjoint de l’International Research Center for Global Grand Challenges du CNRS et directeur d’un International Research Laboratory CNRS-UArizona) en présence du :

  • Dr Lisa Bernstein, spécialiste des échanges universitaires au Département d’État et responsable des programmes d’échange Fulbright avec la France, l’Allemagne, l’Italie, Malte et la Suisse ;
  • Dr Laetitia Zecchini, chargée de recherche au CNRS et directrice d’un International Research Laboratory CNRS-UChicago ;
  • Dr Albert Ruhi Vidal, professeur adjoint d’écologie et de conservation des eaux douces à l’Université de Californie, Berkeley, et coordinateur du laboratoire international associé MacLife d’INRAE. 

 

Les différentes interventions ont apporté une perspective unique sur les partenariats franco-américains étant donné les collaborations propres de chacun. Les discussions ont souligné l’apport des programmes d’échange pour faciliter l’implantation de projets de part et d’autre de l’Atlantique. Des démarches comme Fulbright (où la France est le deuxième plus grand pourvoyeur de Fulbrighters en Europe), du Fond France-Berkeley, des IRN, IRP, IRL et IRC portés par le CNRS ont, entre autres, été citées. Le rôle des collaborations franco-américaines comme levier pour les jeunes chercheurs et postdocs, les incitant à mener leurs propres recherches et à prendre des positions permanentes en université, a également été souligné.

Suite à ces 4 grandes séquences, la remise des prix du premier concours photo organisé par le SST a permis de récompenser les deux meilleures images illustrant la collaboration franco-américaine. Les discours du Dr Kendra Sharp, du Dr Jason Donovan et d’Aurélien Lechevallier ont conclu cette journée riche en échanges. Le Dr Kendra Sharp, directrice du bureau des sciences et de l’ingénierie internationales à la NSF, a évoqué les récents accords signés entre l’Agence Nationale de la Recherche et la NSF. Le Dr Jason Donovan, directeur du bureau de la coopération scientifique et technologique au Department of State, a fait mention de la notion de “diplomatie innovante », soutenue par le principe même du comité mixte franco-américain, pour lequel il est un interlocuteur privilégié avec le SST. Les propos de clôture d’Aurélien Lechevallier (directeur général de la mondialisation, de la culture, de l’éducation et du développement international au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères), ont enfin rappelé l’importance et l’impact durable de la diplomatie scientifique pour faire progresser la science à l’échelle globale. 

 

Ensemble des participants de l’édition 2023 du France Science Summit 

(Crédit photo : Ambassade de France aux États-Unis)

 

Rédactrices : 

Erell Gloaguen, chargée de mission pour le Bureau du CNRS à Washington D.C.

Juliette Falewée, chargée de mission auprès de la conseillère scientifique

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