La chimiothérapie des cancers peut devenir beaucoup plus efficace et présenter moins d’effets secondaires, si l’on est capable de cibler les molécules pour qu’elles interagissent uniquement avec les cellules atteintes. Plusieurs voies sont explorées, qui visent notamment à utiliser des nano objets pour transporter le médicament vers la tumeur, et leur faire libérer la molécule transportée seulement à ce niveau.
Une équipe de chercheurs de l’University of Utah (Salt Lake City, UT) qui travaille sur l’utilisation des ultrasons dans le traitement du cancer vient de proposer une méthode de ciblage qui permet à la fois d’obtenir l’image de la tumeur et de libérer le médicament destiné à l’éliminer. Cette méthode s’appuie sur l’instrumentation d’ultrasons focalisés de forte intensité utilisée pour le traitement du cancer et sur l’utilisation de micelles polymères de taille nanométrique qui servent d’agents de contraste pour l’imagerie ultrasonore, ainsi qu’à transporter le médicament et à le libérer dans la tumeur.
Le système injecté par voie intraveineuse est en fait constitué d’un mélange de micelles dont les parois sont constituées d’un polymère biodégradable et qui renferment les molécules du médicament traitant (la duxorubicine) et de nano gouttelettes de perfluoropentane (PFP) enrobées du même copolymère. Le point d’ébullition du PFP étant de 29°C, une fois amenées à la température physiologique, ces gouttelettes se transforment en nanobulles puisque le PFP se vaporise.
Après injection dans la circulation sanguine, les micelles et nanobulles se concentrent au niveau de la tumeur en raison de sa vascularisation particulière : sous ultrason, les nanobulles coalescent dans le volume de la tumeur pour former des microbulles qui produisent un fort écho lors de l’imagerie ultrason, ce qui renforce le contraste et permet une bien meilleure visualisation de la tumeur.
Par ailleurs, l’énergie ultrasonore, qui peut être focalisée sur de très petits volumes de l’ordre du millimètre, permet de casser à partir d’une certaine dose les microbulles et micelles, et de libérer la doxorubicine dans les cellules cancéreuses.
Cette méthode a été expérimentée in vivo sur des souris, et s’est avérée plus efficace pour bloquer le développement de la tumeur que d’autres méthodes utilisant des nanoparticules. Son intérêt est aussi de permettre une localisation très fine de la libération du traitement, puisqu’elle est induite par les ondes ultrasonores dont le contrôle spatial est extrêmement précis.
Source :
https://unews.utah.edu/p/?r=070507-1
Pour en savoir plus, contacts :
– Publication parue dans journal of the national cancer institute – "Multifunctional Nanoparticles for Combining Ultrasonic Tumor Imaging and Targeted Chemotherapy" – Rapoport N, Gao Z, Kennedy A.
– Site Internet du groupe de N Rapoport – https://www.bioen.utah.edu/faculty/nyr/
Code brève
ADIT : 43736
Rédacteur :
Roland Hérino – [email protected] – Romaric Fayol – [email protected]