Le 93ème numéro du https://fscience-old.originis.fr/wp-content/uploads/2023/06/GLOC_Oslo_Norway_S2_27juillet2022_web-2-1.jpgMAG est consacré à la mission franco-américaine SWOT.
Editorial de Marie-Claude Salomé, Directrice de la Communication du Centre National d’Etudes Spatiales :
Une photographie, prise en décembre 1972 par les équipages d’Apollo 17, vaut à notre Terre son surnom de Planète bleue. Cette couleur, elle la doit aux océans qui couvrent plus de 70 % de sa surface. Les océans absorbent le rayonnement solaire, régulent la température atmosphérique, séquestrent le carbone, distribuent la chaleur au moyen des courants, produisent par évaporation les nuages qui font la pluie, la neige et l’eau douce. Largement responsables de l’apparition de la vie, ils sont les garants de son maintien. Mais, dans un contexte de dérèglement climatique, leur «état de santé» inquiète, leur rôle doit être défini en profondeur. Il faut comprendre ces mécanismes généraux, leur emballement. Pour cela, il faut changer d’échelle, faire un plan large sur la perspective globale mais focaliser aussi sur les microphénomènes locaux. C’est l’objectif même de la mission franco-américaine Swot. Concentrée d’innovations technologiques en altimétrie et interférométrie, Swot va faire progresser les connaissances sur l’ensemble du grand cycle de l’eau en signant de nombreuses «premières». En hydrologie, elle va établir le premier inventaire des eaux de surface continentale. Le satellite mesurera hauteurs d’eau et débits, évaluera le stock d’eau douce à l’échelle de la planète, surveillera l’assèchement des lacs, cours d’eau, etc. En océanographie, avec une résolution dix fois supérieure à celle des technologies actuelles, elle observera, à une échelle fine de dix à vingt kilomètres de résolution, les circulations océaniques de tourbillons, les filaments, leurs interactions. Ainsi elle affinera nos connaissances et modèles de prévision. Enfin, dernier volet de cette triple mission, grâce à l’interférométrie radar, Swot va pouvoir s’approcher des littoraux pour étudier l’hydrodynamique de ces zones complexes. Intégrables et intégrées à des produits déjà existants, les données Swot vont améliorer nos modèles climatiques et, en nous permettant de mieux prévoir les impacts du changement climatique, mieux nous y préparer. Un sujet qui nous concerne tous. Bonne lecture.
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