Le silicium encore bon candidat pour l’ordinateur quantique ?

Même si les principes fondamentaux qui permettront le calcul quantique sont bien compris, on est encore très loin de la réalisation d’un ordinateur quantique même élémentaire, notamment en raison des difficultés d’ordre technologique que pose le contrôle des états quantiques d’une collection d’atomes isolés. L’équipe du Professeur Christopher Monroe de l’université du Michigan étudie une voie peu classique qui consiste à utiliser des atomes ionisés, ce qui nécessite l’utilisation de lasers UV pour l’adressage de leurs états quantiques. L’intérêt d’utiliser des ions est de pouvoir les localiser dans des "pièges" par des champs électriques radiofréquences. Cette équipe vient de montrer qu’il était possible de miniaturiser ces pièges électromagnétiques et de les localiser sur une puce silicium en utilisant des techniques classiques de fabrication des systèmes micro électromécaniques (MEMS), et ainsi, le groupe a pu démontrer qu’il était possible de déplacer les ions d’un piège à l’autre de manière contrôlée. Il semble qu’ainsi on obtienne un meilleur niveau de contrôle des ions que dans les dispositifs actuels, et donc ces pièges pourraient devenir la cellule de base d’un processeur quantique. La méthode de fabrication utilisée par l’équipe est déjà bien maîtrisée pour les MEMS, et devrait donc pouvoir être exploitée pour une miniaturisation plus poussée qui permette de relier plusieurs pièges entre eux.

Source :

Nature Physics, 11/12/2005

Rédacteur :

Rémi Delville [email protected]
Roland Hérino [email protected]

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