Le Groupe de Recherche Fédérale sur la Nutrition (Federal Nutrition Research Advisory Group), constitué de divers personnalités au devant de la recherche en nutrition, a publié le 20 juillet les résultats de son étude appelée « Strengthening national nutrition research: Rationale and options for a new coordinated federal research effort and authority ». Ce groupe, ayant vocation à orienter la stratégie de nutrition à l’échelle nationale, conclut que les schémas alimentaires actuels d’une majorité d’Américains représentent un risque pour la sécurité nationale.
D’une part, la prévalence de l’obésité, majoritairement conséquence de régimes alimentaires déséquilibrés, pèse sur les dépenses gouvernementales en santé. En effet, entre 1979 et 2018, elles ont augmenté d’environ 60%, passant de 6.9% à 17.7%. Le groupe de recherche souligne que cette évolution des dépenses impacte négativement tant la compétitivté du secteur privé américain, que le budget gouvernemental et les salaires des travailleurs. Les maladies liées à la nutrition sont en effet en nette progression, et concernent surtout les minorités, les communautés rurales, ainsi que les catégories les moins aisées.
D’autre part, avec 71% de la population entre 17 et 24 disqualifiés de service militaire en raison de leur obésité, le pays pourrait souffrir d’un manque de ressources humaines militaires. La malnutrition peut ainsi constituer une menace à la sécurité nationale, selon les scientifiques à l’origine de cette étude, le risque étant que les dépenses de santé du Deparmtent of Defense comme du Department of Veterans Affairs contribuent à rendre le corps militaire non mobilisable en temps voulu.
L’étude recommande au gouvernement fédéral d’augmenter sa part de dépenses pour la recherche en nutrition, en créant soit un nouveau Bureau du Directeur National pour l’Alimentation et la Nutrition, soit un nouveau Groupe de Travail National pour la Recherche en Nutrition. Le but serait d’améliorer la coordination entre les agences disposant d’un budget de recherche sur ces thématiques. Les scientifiques appellent aussi à accélérer l’effort de recherche des National Institutes of Health (NIH) en créant un nouvel Institut National de la Nutrition.
Pour plus d’informations, cet article de CNN résume les résultats du papier.
Rédactrice : Juliette Paemelaere, Chargée de mission coopération scientifique, INRAE, [email protected]