Habituellement, aux environs de la mi-avril, les fermiers du Nord du Midwest plantent l’orge et les fourrages, puis le maïs à la fin du mois. Mais, cette année, à cause du temps anormalement froid et humide (une combinaison de pluie en avril et de forte neige à la fin de l’hiver) il faut encore attendre quelques semaines.
Pour planter, il est nécessaire que les sols atteignent des niveaux de température propices à la germination (50°F / 10°C) et il faut aussi une période sans pluie pour sécher les champs. Si les conditions ne sont pas réunies d’ici le 15 mai, particulièrement dans le cas du maïs, les fermiers pourraient s’exposer à des récoltes médiocres qui résulteraient d’une période de croissance plus courte que d’habitude. Par rapport aux années 1970, les cultivateurs ont pris l’habitude de planter le mais beaucoup plus tôt ce qui augmente les rendements en allongeant la période de croissance. Dans le Wisconsin par exemple, les récoltes de grains dans les années récentes ont augmenté de 22% par rapport aux années 1970.
Les dépenses quotidiennes des agriculteurs ont beaucoup augmenté ces dernières années, particulièrement pour le carburant , la terre, les semences, les herbicides, et les engrais. Quelques producteurs sont capables d’absorber ces augmentations à cause des prix élevés auxquels ils ont vendu leurs produits l’année précédente (grains, lait). Cependant, les éleveurs (cochons, bétail) sont en position difficile à cause du prix atteint par les grains et le fourrage.
Le Chicago Board of Trade enregistre des niveaux de prix record pour le blé, le soja, le maïs, et le riz (+ 122% en un an l’année dernière). En conséquence, les prix au détail montent, et quelques grossistes (y compris Costco et Sam’s Club – une filiale de Wal-Mart) commencent à limiter la quantité des grains que leurs consommateurs peuvent acheter. Lors d’une discussion le 22 avril à Washington DC, organisée par le Commodity Futures Trading Commission (un régulateur fédéral), le président de l’American Farm Bureau Federation a suggéré que le gouvernement limite strictement la spéculation sur les matières premières dans les bourses de commodités (par exemple à Chicago). De nombreux fermiers considèrent les spéculateurs comme la force motrice principale de la hausse des prix, l’autre élément déterminant étant la hausse du prix du pétrole qui entraîne celle du mais (par la filière éthanol).
Source :
– https://www.jsonline.com/story/index.aspx?id=741842
– https://www.suntimes.com/business/roeder/913103,CST-NWS-prices24.article#
Rédacteur :
Amanda Liethen ([email protected]), Lila Laborde-Casterot ([email protected]), Jean-Pierre Toutant ([email protected])