Une perspective neuroscientifique sur la glossolalie

La glossolalie est un phénomène que l’on retrouve dans quelques églises protestantes (surtout les traditions pentecôtiste et charismatique aux Etats-Unis), dans le shamanisme et le vaudou. La glossolalie correspond au "parler en langues" pour les Chrétiens, événement décrit dans les Actes des Apôtres. La personne qui pratique la glossolalie a acquis le don de prier à haute voix dans une langue incohérente, qu’elle ne connaît ni ne comprend.
Des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie ont pris des images des cerveaux de cinq femmes religieuses qui pratiquaient dans la glossolalie pour indiquer quelles parties du cerveau étaient actives à l’instant du phénomène. Ils ont pris des images pendant que les femmes chantaient un "gospel" puis pendant la glossolalie.
Durant l’épisode de glossolalie, les lobes frontaux du cerveau -les parties responsables pour le raisonnement, la planification, pour la modulation de nos émotions- étaient relativement inactifs, tout comme les parties du cerveau liés au langage. Les régions qui contrôlent la conscience du soi étaient plus agitées. Ces trouvailles contrastent avec les résultats de l’état mental d’une personne qui pratique la méditation, où les lobes frontaux sont très actifs.
Contrairement à l’intuition usuelle, d’autres études suggèrent que ceux qui pratiquent la glossolalie souffrent rarement de problèmes mentaux. Par exemple, une étude faite récemment sur 1000 évangélistes en Angleterre a démontré que ceux qui pratiquait la glossolalie seraient plus stables d’un point de vue émotionnel que ceux qui ne la pratiquaient pas. De plus, deux types de pratiques ont été identifiés, une extatique, frénétique et agitée, l’autre calme et discrète.
Les résultats sont un premier pas vers la compréhension de la glossolalie d’un point de vue neuroscientifique, mais les conclusions ne sont pas définitives et nécessiteront être approfondies, affirme un autre psychologue de l’Université de Virginie.
Cette étude apparaît dans le journal actuel de "Psychiatry Research : Neuroimaging."

Source :

– Penn News Release. "Language Center of the Brain Is Not Under the Control of Subjects Who "Speak in Tongues."" https://www.uphs.upenn.edu/news/News_Releases/oct06/glossolalia.htm
– Benedict Carey. "A Neuroscientific Look at Speaking in Tongues." New York Times. https://www.nytimes.com/2006/11/07/health/07brain.html?_r=1&oref=slogin
– Andrew B. Newberg, Nancy A. Wintering, Donna Morgan and Mark R. Waldman. "The measurement of regional cerebral blood flow during glossolalia: A preliminary SPECT study."
https://www.sciencedirect.com/science?_ob=ArticleURL&_udi=B6TBW-4M3J0R4-1&_user=10&_coverDate=11%2F22%2F2006&_alid=483284298&_rdoc=1&_fmt=summary&_orig=search&_cdi=5153&_sort=d&_docanchor=&view=c&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=6238748ff1094e83378f3773d5a5c255

Pour en savoir plus, contacts :

https://en.wikipedia.org/wiki/Glossolalia
Code brève
ADIT : 40006

Rédacteur :

Elodie Sutton, [email protected]

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