Les services de transfert de technologie sont-ils des obstacles au transfert ?

Après plus de 25 années d’application du Bayh-Dole Act, qui visait initialement à accélérer le développement et la transmission à la société toute entière des inventions développées dans les structures publiques, le bilan des actions entreprises par les universités américaines dans le domaine du transfert de technologies est sujet aux critiques d’observateurs du domaine. Des voies de plus en plus nombreuses appellent en effet à une meilleure valorisation des recherches académiques en modifiant les structures existantes. C’est ce que résume un rapport très critique, et très critiqué, du "National Bureau of Economic Research" qui a pour thème "la commercialisation des innovations universitaires : une meilleure approche".

Les auteurs du rapport indiquent notamment que les services de transfert de technologie des universités sont devenus des obstacles à un transfert efficace des innovations, créant un goulot d’étranglement pour les entrepreneurs, académiques et industriels en centralisant les actions de l’université dans le domaine. Une autre limite tiendrait aux indicateurs de succès employés par les services de valorisation qui favoriseraient les revenus des licences, et non le nombre de licences, ce qui aurait pour effet pernicieux de maximiser les revenus sur le court terme seulement, selon certains modèles économiques.

Le rapport préconise des pistes de développement afin de faciliter la valorisation de la recherche. Ainsi, la mise en place de structures indépendantes ("free agency") pouvant être mises en compétition pour valoriser la recherche permettrait d’accélérer la commercialisation des innovations. Des collaborations régionales ainsi qu’une approche basée sur internet pourrait soutenir cette démarche.

Le NBER de Cambridge, Massachusetts, est une très prestigieuse organisation dans laquelle sont passés 16 des 31 prix Nobel américains en économie et 6 des présidents du "Council of Economics Advisers" du Président américain, équivalent du Conseil d’Analyse Economique français.

Source :

– Rapport du National Bureau of Economic Research : https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=976005
– Article News Observer
https://www.newsobserver.com/104/story/563658.html

Rédacteur :

Nicolas Gibaud, [email protected]

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