La récession est un moment favorable pour l’industrie de la fraude en ligne. Selon une étude de l’"Internet Crime Complaint Center", les plaintes pour arnaques en ligne ont augmenté en 2008 pour dépasser les 275.000 déclarations, soit une hausse de 33% par rapport à l’année précédente. Les pertes des victimes s’élèvent quant à elles à 264 millions de dollars contre 239 millions en 2007. 2009 s’annonce bien pire encore.
Les auteurs du rapport estiment que la situation économique actuelle n’est pas étrangère à ces résultats. Davantage d’internautes cherchent des opportunités sur Internet pour économiser ou gagner de l’argent. D’autres cherchent à profiter de ces derniers. Victimes et fraudeurs se trouvent côte à côte grâce aux nouvelles technologies. Les données de l’étude proviennent du site IC3.gov, mis en place par le FBI, le "Bureau of Justice Assistance" et le NWCC ("National White Collar Crime Center") afin de recenser les plaintes pour arnaques et fraudes sur Internet dont les citoyens sont victimes. Ces retours ne constituent évidemment que la partie émergée de l’iceberg mais M. Rick Kane, responsable de la recherche au NWCC avance qu’environ 15% des délits sur Internet seraient signalés sur IC3.
Avec la récession, certaines personnes touchées financièrement cherchent d’autres voies pour générer de l’argent et se lancent dans la cyber-fraude, secteur plus ouvert et moins risqué que le braquage de banque. Mais cette récession crée en réalité un double effet car le nombre de victimes potentielles à la recherche de "bonnes affaires" augmente de la même façon que celui des fraudeurs. Sur l’ensemble des plaintes recensées par l’IC3, seules 72.940 ont été transmises aux autorités compétentes, les autres ne portant pas sur des montants suffisamment élevés ou n’étant pas assez détaillées.
En dépit de ces chiffres en hausse, l’IC3 ne fait qu’effleurer le problème puisque qu’une grande majorité des gens ne rapportent pas leurs problèmes où ne savent pas où le faire. Et en extrapolant les chiffres obtenus, la fraude pourrait dépasser 20 milliards de dollars aux Etats-Unis. De tous les faits rapportés, la non-livraison de biens (33%), les enchères en ligne (25%), les abus de confiance et les fraudes à la carte de crédit figurent parmi les arnaques préférées.
Dans 74% des cas, les courriers électroniques ont été utilisés pour communiquer avec les victimes, ce qui reste stable par rapport aux années précédentes. De plus en plus de schémas d’arnaques non conventionnels commencent à fleurir et la vigilance des consommateurs est souvent bernée par des offres alléchantes mais les bonnes vieilles recettes du type arnaque nigériane [1] fonctionnent toujours aussi bien (2,8% des plaintes en 2008). Si certains fraudeurs ont été poursuivis et arrêtés par les équipes du FBI, le business de la fraude est encore bien trop vaste et trop difficile à surveiller pour craindre la crise.
Source :
– FBI releases top Internet scam list for 2008, 5 avril 2009 – https://www.fwdailynews.com/index.php?option=com_content&view=article&id=2614:FBI-releases-top-Internet-scam-list-for-2008&catid=85:cindy-bevington&Itemid=136
– FBI: Internet Fraud Rates Rose 33% Last Year, 6 avril 2009 – https://voices.washingtonpost.com/securityfix/2009/04/fbi_internet_fraud_rates_rose.html?hpid=sec-tech
– As economy worsens, complaints about Internet scams increase – https://www.boston.com/business/articles/2009/04/05/as_economy_worsens_complaints_about_internet_scams_increase/
Pour en savoir plus, contacts :
– Le rapport de l’IC3 : https://www.ic3.gov/media/2009/090331.aspx
– [1] arnaque nigériane ou fraude 4-1-9 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fraude_4-1-9
Code brève
ADIT : 58593
Rédacteur :
Franz Delpont [email protected]