L’ADN de l’innovateur : ce qui sépare le commun des mortels de Steve Jobs et de Michael Dell

On reconnaît les créateurs à leur capacité à générer des innovations de rupture, en avance sur leur temps. Longtemps considérée comme du génie pur et inné, cette aptitude à l’innovation résulterait en fait d’une série de cinq facteurs comportementaux. La bonne nouvelle, c’est que chacun d’entre nous est en mesure d’améliorer ces cinq compétences.

Ce sont les conclusions de la sérieuse Harvard Business Review de ce mois ci, qui contient une étude conduite par des professeurs de l’école de commerce de la même université (dont le célèbre prof. Clayton Christensen), de l’INSEAD et de Brigham Young University. Elle a porté sur plus de 3.000 cadres et 500 entrepreneurs, dont des entretiens avec les fondateurs d’Amazon (Jeff Bezos) et de Dell Computeur (Michael Dell).

L’étude démontre en effet que les "grands innovateurs" se démarquent du reste des personnes sondées. En fait, cinq "compétences de découverte" distingueraient ces visionnaires du commun des mortels :
– l’associativité
– le questionnement
– l’observation
– l’expérimentation
– le réseautage

Les innovateurs ont en effet en commun cette forte capacité à corréler de nombreuses idées et des informations venant de domaines différents, créant des combinaisons que personne n’aurait imaginées auparavant. Ce concept, que les auteurs de l’étude décrivent comme l’associativité, amène les innovateurs à disposer d’un schéma de pensée et d’actions qui sort du lot ("outside the box").

Par ailleurs, les chercheurs ajoutent que le mode de pensée de ces grands innovateurs est en fait alimenté par la manière dont ils agissent. Ainsi, tels des anthropologues, ce sont tout d’abord de grands observateurs. Ensuite, tous ces grands innovateurs parlent à de nombreuses personnes d’horizons extrêmement variés, qui les poussent à se remettre constamment en question, à "mettre au défi" les idées reçues. Ils sont également animés par une forte tendance à questionner constamment leur environnement : "Pourquoi ceci marche-t-il de cette manière ?" ; "pourquoi ne ferait t’on pas autrement ?". Ils ont également, un peu à la manière d’un enfant, l’envie d’expérimenter l’inconnu : ils choisiront au restaurant les plats qu’ils ne connaissent pas et dans une librairie iront spontanément vers le rayon psychologie alors qu’ils n’avaient auparavant acheté que des livres d’histoire.

L’enseignement véhiculé par ce papier est que la capacité d’innovation de tout individu réside dans sa façon d’agir, chacun d’entre nous étant capable de devenir un meilleur innovateur. Certes l’étude ne dit pas que vous deviendrez "Steve Jobs" en deux semaines, mais que nous pouvons tous être capables de progressivement améliorer notre "innovativité".

Cette étude est certainement l’une des plus aboutie que l’on connaisse sur le sujet. Elle établit une corrélation très positive entre la capacité d’innovation et les comportements humains. L’innovation, tout comme l’art d’ailleurs, n’est pas seulement la combinaison d’une vision et d’un talent inné, c’est également le fruit d’un long apprentissage.

Source :

"The Innovator’s DNA" Harvard Business Review, numéro de décembre 2009, p.61, https://hbr.org/2009/12/the-innovators-dna/ar/1

Pour en savoir plus, contacts :

Innovator’s DNA : Site web crée par les auteurs de l’étude vous permettant en quelques clics d’évaluer votre potentiel d’innovation – https://innovatorsdna.com/
Code brève
ADIT : 61658

Rédacteur :

Yann Le Beux, [email protected]

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