Pour beaucoup de patients, le traitement anti-cancéreux par chimiothérapie peut être considéré comme plus difficile à supporter que le cancer lui-même. Suivant les combinaisons de molécules choisies, la réponse du patient peut être plus ou moins satisfaisante, les cellules tumorales peuvent accumuler des mutations qui les rendent résistantes au traitement choisi, ou encore le traitement peut s’accompagner d’effets secondaires difficiles à supporter. Une équipe de chercheurs de la David Geffen School of Medicine à UCLA, dirigés par le professeur Radu, ont mis au point une approche non invasive dont le but est de permettre d’évaluer la réponse d’une tumeur à une drogue de façon à déterminer la thérapie la plus adaptée et personnaliser ainsi le traitement pour chaque patient.
En altérant légèrement la structure moléculaire de la gemcitabine, une des drogues les plus couramment utilisée en chimiothérapie, les scientifiques de UCLA ont créé une sonde dont le mouvement peut être suivi à l’intérieur du corps par PET Scan (positron emission tomography scan), une technique d’imagerie non invasive dont la sensibilité permet de détecter ses émissions La technique de PET scan est le plus souvent utilisée sur des patients atteints de cancer, soit pour évaluer le taux de propagation d’une tumeur au niveau des organes, soit pour détecter la réapparution d’une tumeur après une période de rémission.
Dans cette étude, les scientifiques ont injecté la sonde dans des souris ayant développé des leucémies et des lymphomes tumoraux. L’analyse par PET scan des souris a révélé les cellules ayant absorbé la sonde, offrant ainsi une pré-visualisation de la manière dont la tumeur va réagir à une drogue. Les scientifiques espèrent pouvoir montrer une corrélation entre l’absorption de la sonde et l’efficacité du traitement utilisé, une mauvaise absorption de la sonde indiquant, à l’inverse, une médication mal adaptée. Les scientifiques envisagent d’élargir leur champ d’investigation afin de déterminer si la sonde peut prédire la réponse cellulaire à d’autres types de chimiothérapies, et ainsi servir d’outil de diagnostic.
Si les tests à venir chez des patients sains s’avèrent sans risques et efficaces, les scientifiques envisagent d’effectuer des tests similaires en recrutant une large cohorte de volontaires atteints de cancers.
Source :
– Scientists Develop "Crystal Ball" For Personalized Cancer Treatment, ScienceDaily, February 3, 2009 : https://newsroom.ucla.edu/portal/ucla/ucla-scientists-develop-crystal-80033.aspx
– UCLA scientists develop "crystal ball" for personalized cancer treatment, Elaine Schmidt, February 2, 2009 : https://www.sciencedaily.com/releases/2009/02/090202174936.htm
Pour en savoir plus, contacts :
– Sur le PET Scan : https://en.wikipedia.org/wiki/Positron_emission_tomography
– Sur le Dr Radu : https://faculty.pharmacology.ucla.edu/institution/personnel?personnel_id=148639
Code brève
ADIT : 57617
Rédacteur :
Camille Arnaud, [email protected] – Mireille Guyader, [email protected]