Une protéine du virus HPV responsable de la résistance aux traitements anti-cancéreux ?

Le papillomavirus humain (HPV) est responsable des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes au monde. Il génère des micro-proliférations de la peau et des muqueuses. Au moins 50% des hommes et des femmes sexuellement actifs seront infectés par HPV au cours de leur vie. Aux Etats-Unis, selon les CDC (Centers for Disease Control), environ 20 millions d’américains sont infectés et plus de 6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.

Dans certains cas, l’infection par les virus HPV dits à "haut risque" aboutit à des cancers cutanés ou génitaux. Ainsi 90 à 98% des cancers cervicaux sont causés par HPV. Ces cancers représentent la seconde cause de mortalité par cancer chez la femme. Plus de 500.000 nouveaux cas par an sont diagnostiqués et chaque année 200.000 femmes en meurent.

Des chercheurs du Jonsson Comprehensive Cancer Center de UCLA ont montré que des cellules cancéreuses infectées par HPV, contrairement à des cellules cancéreuses non infectées, sont capables de s’adapter à l’état hypoxique caractéristique des cellules situées au coeur de la tumeur en croissance, et de le tourner à leur avantage. Ils démontrent dans cette étude que l’oncoprotéine virale E6 du virus HPV est nécessaire et suffisante pour déclencher l’activation d’une voie de signalisation responsable de la survie et de la croissance cellulaire, établissant ainsi un lien potentiel entre le virus HPV et l’agressivité des cancers.

Le virus HPV humain permettrait ainsi aux cellules cancéreuses infectées de maintenir les conditions moléculaires internes qui rendent les cancers résistants aux thérapies et leur permettrait également de se développer, de s’étendre, résultant ainsi à un pronostic réservé pour les patients. La prochaine étape pour les scientifiques est de confirmer ces données sur des modèles animaux avant d’envisager le développement des premiers tests cliniques pour des molécules capables de stopper le virus.

Source :

– HPV Virus Helps Cervical And Head And Neck Cancers Resist Treatment And Grow And Spread, ScienceDaily, November 3, 2008 : https://www.sciencedaily.com/releases/2008/11/081103120922.htm
– HPV virus helps cervical, head and neck cancers grow, spread, resist treatment, Kim Irwin, UCLA Newsroom, November 3, 2008 : https://www.newsroom.ucla.edu/portal/ucla/hpv-virus-helps-cerical-and-head-70915.aspx

Pour en savoir plus, contacts :

– Sur le papillomavirus humain : https://fr.wikipedia.org/wiki/Papillomavirus_humain
– Sur la voie NF-kB : https://en.wikipedia.org/wiki/NF-%CE%BAB
– Sur le Jonsson Comprehensive Cancer Center de UCLA : https://www.cancer.ucla.edu/
– Sur l’étude en question : https://www.cell.com/cancer-cell/abstract/S1535-6108(08)00331-0
Code brève
ADIT : 56603

Rédacteur :

Camille Arnaud, [email protected] – Mireille Guyader, [email protected]

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