Un coup de pouce fédéral pour le secteur des biotechnologies

Les petites entreprises de biotechnologies dont le capital provient majoritairement du capital risque peuvent désormais prétendre à des bourses fédérales dans le cadre de la Small Business Administration. Jusqu’à présent et afin d’éviter la dilution de l’argent fédéral dans des entreprises financées par du capital risque, les bourses fédérales n’étaient attribuées qu’aux petites entreprises considérées comme détenues et gérées de façon indépendante.

S’agissant des start-ups de biotechnologies, on constate des temps de développement très longs, surtout dans le domaine médical et pharmaceutique, qui peuvent aller jusqu’a 10 ans sans générer le moindre chiffre d’affaire. C’est pourquoi, elles se tournent vers le capital risque pour financer leur phase de développement. Les financements du capital risque devenant majoritaires, la start-up ne peut alors plus prétendre à une bourse fédérale dans le cadre d’un programme SBIR (Small Business Innovation Research). Or ces bourses, destinées à financer des projets de recherche innovants très en amont seraient particulièrement appropriées pour ces start-ups qui sont en phase de développement d’un nouveau médicament.

C’est pourquoi le congrès américain a autorisé les start-ups dont le capital est détenu à plus de 50% par des capitaux risqueurs à postuler pour des bourses SBIR à la condition que ces 50% ne soient pas détenus par le même capital risque. Cette nouvelle loi, the Small Business Investment Expansion Act of 2007 (H.R. 3567), s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’encourager les investissements privés dans les petites entreprises.

Cependant certains regrettent que la loi ne soit pas plus restrictive. En effet pour ces contestataires, ouvrir les SBIR aux start-ups financées par le capital risque c’est permettre aux grandes entreprises et universités d’accéder à ces fonds. Les grandes entreprises pourraient investir dans des start-ups par le biais de leur capital risque et ainsi permettre à ladite compagnie de bénéficier de SBIR. Les universités, elles, pourraient récolter des SBIR supplémentaires (alors qu’elles perçoivent déjà plus de la moitié des fonds fédéraux dédiés à la recherche) par le biais de leur propre source de financement.

Une conséquence certaine de l’ouverture de l’attribution des SBIR et autres bourses fédérales est le renforcement de la compétition. Même si selon certains, ils reste quelques imperfections dans ce nouveau modèle, il a le mérite de redonner sa place à chaque acteur du financement de l’innovation : l’Etat pour financer le développement de l’innovation et les capital risque pour financer le transfert de ces innovations sur le marché.

Source :

– A boost for biotech – Kent Hoover et Sue Schultz – Baltimore business Journal, 05/10/07 – https://baltimore.bizjournals.com/baltimore/stories/2007/10/08/story1.html?t=printable
– House Committee Holds SBIR Hearing  » – National Small Business Association – 30/01/08 – https://www.nsba.biz/content/1656.shtml

Pour en savoir plus, contacts :

– Site web de la Small Business Administration : https://www.sba.gov/smallbusinessplanner/index.html
– Small Business Innovation and Research: What is the optimal role of Venture Capital – US House of Representatives – https://gop.science.house.gov/hearings/ets05/june28/Eskesen.pdf
Code brève
ADIT : 52971

Rédacteur :

Aline Charpentier – [email protected]

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