Un composé du houblon pour réduire la contamination bactérienne des poulets

Des scientifiques du centre de recherche en microbiologie et en sécurité alimentaire de l’USDA à Athens, en partenariat avec une équipe de l’université Fairleigh Dickinson dans le New Jersey, ont mis en évidence dans le houblon la présence de substances antimicrobiennes actives sur les bactéries pathogènes présentes dans l’intestin du poulet. La méthode actuellement pratiquée réside dans l’ajout d’antibiotiques dans l’alimentation des volailles. Mais leur utilisation croissante rend certaines bactéries résistantes. Il est donc indispensable de trouver des alternatives aux antibiotiques.

La plante de houblon, Humulus lupulus appartient à la famille des Cannabinaceae. Elle est connue de longue date pour ses activités bactériostatiques et bactéricides attribuées à l’un de ses composés, le lupulone qui est une résine constituée d’acides amers (acides alpha et bêta). L’objectif de cette étude a été d’observer l’effet d’une alimentation enrichie en lupulone à différentes concentrations (0 à 250 ppm) sur des populations de poulets dont le transit intestinal à été préalablement inoculé en bactéries Clostridium perfringens.

Clostridium perfringens est un bacille Gram positif sporulé, qui produit des nécrotoxines de type alpha, provoquant l’entérite nécrosante. Lorsque les conditions sont favorables, les spores germent et les bactéries sont alors capables de se multiplier rapidement dans la viande cuite. Leur croissance est possible pour une plage de températures variant entre 10 et 52°C.

Les résultats obtenus montrent que le lupulone est actif dans l’écosystème gastro-intestinal, provoquant une baisse de la densité en bactéries pathogènes inoculées de 30 à 50% au bout de 22 jours d’expérimentation par rapport à la population témoin. Selon l’équipe de recherche, au vu de ces résultats significatifs (P<0,05) l'utilisation de lupulone comme alternative aux antibiotiques pour lutter contre la contamination de C.perfringens dans l'élevage de volaille est largement envisageable. Les chercheurs poursuivent leurs travaux sur l'effet bactéricide du lupulone sur d'autres bactéries pathogènes.

Source :

– https://jac.oxfordjournals.org/cgi/content/abstract/61/4/853
– https://www.ars.usda.gov/is/pr/2008/081029.htm
– https://www.inspection.gc.ca/francais/fssa/concen/cause/perfrinf.shtml

Rédacteur :

Lila Laborde [email protected], Adèle Martial: [email protected]

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