Au lendemain de l’investiture du président Barack Obama, le stimulus package est attendu pour la relance de l’économie américaine.
Au lendemain de l’investiture du 44ème président des Etats-Unis, le nouveau gouvernement veut profiter du contexte favorable aux investissements massifs dans les infrastructures et les énergies renouvelables pour prendre rapidement des mesures destinées à pallier la crise économique et mettre en oeuvre son ambitieux programme environnemental. Pour ce faire, il peut s’appuyer sur son administration déjà en ordre de marche, les auditions des candidats aux différents ministères s’étant déroulées la semaine dernière dans un climat favorable qui devrait permettre leur confirmation rapide [1].
L’une des premières mesures du président sera de valider la loi contenant le "stimulus package", permettant d’accorder des crédits pour la relance de l’économie. Si le montant et les domaines concernés par ce projet ont fait l’objet de nombreuses rumeurs ce mois dernier, une première ébauche du projet a néanmoins été discutée le 15 janvier 2009 par la commission de la chambre des représentants en charge des "Appropriations" (allocation des crédits).
Une injection massive de fonds
Le projet de loi – intitulé American Recovery and Reinvestment – constitue une mesure d’exception, et les crédits alloués devraient être additionnés au budget annuel. Le montant global du projet s’élèverait à 825 milliards de dollars, constitués de dépenses à hauteur de $550 milliards et de crédits d’impôts à hauteur de $275 milliards.
Trois thèmes principaux émergent dans le projet de loi : la transformation de l’économie par la Science et la Technologie, la modernisation des infrastructures de transport, et enfin la diminution de la dépendance énergétique couplée à l’accroissement des énergies renouvelables (EnR).
"Energie propre, Efficace, Américaine" [3]
S’agissant du troisième thème, le plan de relance contient, dans sa version actuelle, près de 54 milliards de dollars pour le développement des énergies propres et l’efficacité énergétique. Sur ces $54 milliards, $32 milliards seront alloués à la transformation du réseau électrique et à la production d’énergies renouvelables. Cela inclut $ 4,5 milliards pour des programmes pilotes de "réseau intelligent" (smart grid) perçu comme une solution à la consommation excessive et à la surcharge des réseaux électriques. La somme de $8,4 milliards est également prévue sous forme de subventions et de prêts pour les projets liés à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables. Enfin, $2,4 milliards seraient affectés à des projets de démonstration des technologies de capture et de stockage du CO2 émis par les centrales thermiques au charbon. Les $22 milliards restants seront destinés à rénover les bâtiments avec une efficacité énergétique accrue, y compris par des aides conséquentes aux ménages modestes ($6 milliards).
La R & D (de nouveau) à l’honneur
Outre sa satisfaction générale devant la qualité des futurs "secretaries" (ministres), dont plusieurs sont des scientifiques de haut niveau, et la mention de la science, remise à l’honneur dans le discours d’investiture, la communauté scientifique a un motif supplémentaire d’optimisme. Le congrès a en effet opté pour une allocation significative de crédits à différents projets de recherche et développement dans le but de restaurer le rôle de la science et de la technologie dans l’économie américaine. Sur les 13,3 milliards de dollars prévus pour la R&D, 10 milliards seront consacrés aux activités de recherche tandis que le reste sera destiné aux installations et aux grands équipements. Dans la lignée de l’America COMPETES Act (2), trois agences en particulier tireront particulièrement leur épingle du jeu, si le plan est validé. Il s’agit de la National Science Foundation (NSF), du National Institute for Standards and Technology (NIST), et enfin de l’office of Science au Départment de l’Energie (DOE).
Potion magique pour la recherche sur les EnR
Le DOE bénéficierait à ce titre de $2 milliards pour les projets de recherche, développement et démonstration en matière d’efficacité énergétique et d’EnR, parmi lesquels $800 millions sur la biomasse (contre $198 millions en 2008) et 400 millions sur la géothermie (contre $20 millions seulement en 2008). Mais bien d’autres agences recevraient également d’importants budgets, dont la NOAA et la NASA pour des équipements de modélisation et d’observation du Climat.
Pour obtenir la validation de ce package, il est néanmoins nécessaire d’attendre la validation de ce projet par la Chambre des Représentants dans son ensemble, prévue pour le 28 janvier, suivie par celle du Sénat. Une fois le projet voté par le Congrès, celui-ci devrait être signé très rapidement par le président.
[3] In "Summary: American Recovery and Reinvestment – Action and Action Now" par le Président de la Commission des "Appropriations".
Source :
– Résumé du American Recovery and Reinvestment : https://appropriations.house.gov/pdf/PressSummary01-15-09.pdf
– House Drafts $13.3 Billion Stimulus for R&D. AAAS – https://www.aaas.org/spp/rd/stim09h.htm
– Stimulus bill doesn’t ignore R&D. (16/01/2009) ScienceNews – https://www.sciencenews.org/view/generic/id/40002/title/Stimulus_bill_doesnt_ignore_R%2BD
– House Economic Stimulus Bill Would Provide Billions in New Science, Energy, and Education Dollars, 15/01/2009 – American Institute of Physics – https://www.aip.org/fyi/2009/004.html?source=rssfyi
Pour en savoir plus, contacts :
– [1] BE Etats-Unis n°146. Nominations en cascade pour l’Energie et l’environnement – https://www.bulletins-electroniques.com/actualites/56996.htm
– [2] BE Etats-Unis n°132. Les universités et l’industrie plaident pour le financement de l’America COMPETES Act – https://www.bulletins-electroniques.com/actualites/55840.htm
– Text of President Barack Obama’s inaugural address – https://news.yahoo.com/s/ap/20090120/ap_on_go_pr_wh/inauguration_obama_text
Code brève
ADIT : 57447
Rédacteur :
Agathe Dumas ([email protected]), Marc Magaud ([email protected])