Si l’impact du changement climatique en Antarctique n’est plus à démontrer, de récentes études ont mis en évidence des perturbations importantes au sein des écosystèmes marins présents sur ce continent. Selon ces travaux, publiés dans la revue Science du 13 mars dernier, le changement climatique affecterait non seulement les niveaux trophiques supérieurs de la chaîne alimentaire (tels que les colonies de pingouins) mais aussi la vie microscopique servant de base aux écosystèmes.
Ces recherches, financées par le programme LTER (Long Term Ecological Research) de la "National Science Foundation", ont pour objectif l’étude sur le long terme de variables écologiques, indicateurs de l’impact du changement climatique. Utilisant des données satellites ainsi que des données de terrain recueillies à la station Palmer et à partir du navire océanographique Laurence M. Gould, ces travaux ont démontré de profondes perturbations de la production primaire océanique (plancton) au cours de ces dernières années. De plus, ces résultats ont mis en évidence un fort contraste en termes de réponse écologique du phytoplancton entre les régions du nord de la péninsule Antarctique et celles du sud.
Ainsi, les régions du nord de la péninsule ont vu leur production primaire diminuer significativement, alors que l’inverse a été enregistré pour les régions du sud. En effet, les espèces de phytoplancton présentes au nord, adaptées à la présence de banquise, survivent difficilement en l’absence de glace. Dans ces conditions, la présence de vent et de turbulences à la surface est à l’origine d’une diminution de la visibilité et de la luminosité au sein des couches superficielles de l’océan, gênant l’activité photosynthétique du plancton.
A contrario, les régions du sud, également soumises au réchauffement climatique, ont vu leur épaisseur de banquise diminuer significativement, augmentant ainsi la visibilité au sein de la couche superficielle de l’océan. Mais protégées du vent par la banquise, ces régions ont vu leur production de phytoplanctons et de diatomées augmenter radicalement.
Selon Huch Ducklow, expert en phytoplancton et à l’origine du projet, ces résultats sont scientifiquement importants car ils seraient les premiers a mettre en évidence l’impact du changement climatique sur la production primaire des océans en Antarctique.
Source :
– Climate-related changes on the Antarctic peninsula, 16/03/2009 – https://www.eurekalert.org/pub_releases/2009-03/nsf-cco031609.php
– Climate-related Changes on the Antarctic Peninsula Being Driven from the Top and the Bottom of the Ecosystem. National Science Foundation, 16/03/2009 – https://www.nsf.gov/news/news_images.jsp?cntn_id=114377&org=NSF
Pour en savoir plus, contacts :
– Site de la station Palmer en Antarctique. https://pal.lternet.edu/
– Site du programme LTER de la "National Science Foundation" : https://www.lternet.edu/
Code brève
ADIT : 58299
Rédacteur :
Agathe Dumas ([email protected])