La Commission on Professionals in Science and Technology (CPST) a publié récemment deux rapports qui analysent les diplômes universitaires et l’emploi en matière de sciences et de techniques.
Le premier, intitulé Four Decades of STEM Degrees, 1966-2004: "The Devil is in the Details", analyse l’attribution des diplômes en sciences, techniques, ingénierie et mathématique (STEM) sur la période 1966 à 2004.
Il apparaît tout d’abord que le nombre de diplômes dans ces matières est passé de 239.333 à 616.463 soit +258%, soit une croissance légèrement plus faible que celle constatée toutes disciplines confondues (+294%). L’écart est encore plus marqué si l’on ne considère que les masters (+191%) à cause de l’inflation de MBA. Par ailleurs, si le nombre de doctorat scientifiques est passé de 11.570 à 26.275, cela serait avant tout dû à l’apport d’étudiants étrangers. Par ailleurs, tous niveaux de diplôme confondus, la croissance en sciences est d’abord due à celle des diplômes en sciences sociales, lesquels représentent près du quart du total désormais. A l’inverse, certaines disciplines comme les sciences physiques ou la chimie n’ont guère varié en valeur absolue et ont donc fortement chuté en pourcentage du total, tandis que les mathématiques ont été divisées par deux en valeur absolue.
Enfin, dernière constatation notable, ce sont les femmes qui représentent la plus grande part de l’accroissement : le nombre de diplômes décernés à des hommes a en effet été multiplié par 1,7 environ, tandis que celui des diplômes décernés à des femmes a quintuplé, les femmes représentant maintenant (touts disciplines confondues) à peu près le même nombre de diplômes scientifiques que les hommes contre trois fois moins il y a quarante ans (le resserrement de l’écart est moins fort au niveau doctorat). Là encore l’analyse par discipline révèle de fortes disparités : les femmes représentent 77,8% des "bachelor" en psychologie, 60,1% de ceux en biologie et agronomie, les hommes 79,5% en ingénierie, 74,9% en informatique et 57,9% en physique.
Le rapport analyse aussi la répartition en fonction des minorités ethniques, en fonction des universités qui attribuent le diplôme, ainsi que par niveau de diplôme.
Une seconde étude qui donne lieu à une note de synthèse, STEM Employment Forecasts and Distributions Among Employment Sectors, examine les perspectives d’emploi pour des métiers relevant des STEM à l’horizon 2014 à partir des statistiques du ministère du travail.
Les secteurs prévus en forte croissance sont : les techniciens en médecine légale (+36%), les médecins et épidémiologistes (+34%), les hydrologues (+32%), les bioingénieurs (+31%), les informaticiens (+31%, soit + 956.711 emplois, dont +55% pour les spécialistes des réseaux et télécoms), puis les spécialistes de l’environnement (+30%). A l’inverse les perspectives sont molles pour les spécialistes en géologie et ressources minières (-2%), les mathématiciens (-1%), les ingénieurs du secteur pétrolier (0%), les techniciens en électronique (+1%) et les programmeurs (+2%). En chiffres absolus, ce sont les métiers liés aux STIC qui représentent le plus gros gisement de croissance de l’emploi.
Source :
– Four Decades of STEM Degrees, 1966-2004: "The Devil is in the Details", CPST STEM Workforce Data Project: Report No. 6
https://www.cpst.org/STEM/STEM5_Report.pdf
– STEM Employment Forecasts and Distributions Among Employment Sectors
https://www.cpst.org/STEM/STEM7_Report.pdf
Pour en savoir plus, contacts :
– Reports on Scientists, and Physicists, in Academia and the Workplace
FYI Number 114, 21/09/2006
https://www.aip.org/fyi/2006/114.html
– Projections du Department of Labor
https://www.bls.gov/emp/home.htm
– Statistiques de la NSF
https://www.nsf.gov/statistics/
Code brève
ADIT : 39171
Rédacteur :
Jean-Philippe Lagrange, [email protected] – Elodie Sutton, [email protected]