Plusieurs études réalisées en laboratoire sur la toxicité de certaines nanoparticules montrent qu’elles peuvent s’avérer nocives pour les micro-organismes ; de ce fait, elles pourraient avoir un impact sur tous les acteurs de la chaîne alimentaire par l’intermédiaire des plantes et des animaux. En revanche, des travaux menés dans des conditions expérimentales plus proches de celles que l’on retrouve dans la nature ont montré que les fullerènes (nanoparticules de C60) ne sont pas toxiques pour les micro-organismes lorsqu’elles sont placées dans un environnement terreux.
Une équipe de Purdue University (West Lafayette, Indiana) a exposé divers échantillons de terre agricole contenant des micro-organismes à des concentrations importantes de fullerènes disséminées par voie sèche ou par voie liquide dans le sol. Les échantillons ont été incubés pendant plusieurs mois en mesurant différents paramètres tels que la respiration cellulaire, la biomasse microbienne, l’activité enzymatique ou la modification de l’ADN des bactéries afin d’analyser l’évolution au cours du temps de la concentration et l’activité microbienne des différents échantillons. L’équipe n’a pas remarqué de différences importantes entre les échantillons ce qui tend à prouver que l’introduction dans le milieu naturel de fullerènes dans les sols n’a pas d’incidence sur la vie microbienne. Ils expliquent ceci par le fait que la composition des sols est faite de sels, de matière organique et de microbes, ce qui modifie la toxicité potentielle des fullerènes.
L’équipe souligne que la toxicité des nanoparticules dépend fortement de leurs interactions avec le milieu extérieur, il est donc nécessaire de poursuivre et d’approfondir ces études en faisant varier la concentration, la taille, la fonctionnalisation et la nature des nanoparticules afin de déterminer dans quelle mesure ces dernières peuvent représenter une menace pour l’écosystème.
Source :
https://news.uns.purdue.edu/x/2007a/070322TurcoNano.html
Rédacteur :
Romaric Fayol – [email protected]