Mutualisation et collaboration entre universités : même aux Etats-Unis, c’est possible !

Pour la première fois aux Etats-Unis, deux universités d’état (state university) ont décidé d’unir leurs forces afin d’optimiser l’efficacité de leurs structures de valorisation. C’est ainsi que cette semaine les universités de Pennsylvanie et d’Arizona ont formalisé un partenariat dont l’objectif clairement affiché est de maximiser la mise sur le marché des technologies des deux universités. La collaboration s’articulera autour de deux grands principes :

– Mobiliser les ressources pertinentes de chaque université afin d’atteindre une masse critique permettant une meilleure différentiation des taches sensée accélérer les processus de commercialisation des technologies. Par exemple, l’Université d’Arizona n’a pas d’école de médecine et donc s’en remettra à l’Université de Pennsylvanie pour ses technologies biomédicales. En contrepartie, elle fera bénéficier à l’université de Pennsylvanie de l’expérience acquise en nouvelles technologies par son "Biodesign Institute".

– Echanger ses réseaux de contacts. Les réseaux d’industriels et de financeurs de l’innovation (capitaux risqueurs, "anges") sont très différents d’un bout à l’autre du pays. Chaque université pourra faire bénéficier à l’autre de ses réseaux tout en partageant la culture qui permet de les aborder.

Le développement de partenariats en transfert de technologies est un aspect important pour l’université de l’Arizona qui n’en n’est pas à son coup d’essai. En effet, un partenariat a déjà été signé avec un établissement irlandais (Dublin City University) et mexicain (Tecnologico de Monterrey) pour le co-développement commercial de technologies. En revanche il s’agit bien de son premier partenariat aux Etats-Unis ce qui constitue une petite révolution quand on sait la concurrence que se font les universités américaines.

Le seul point sensible sera d’expliquer aux inventeurs pourquoi, dans certains cas, la répartition des royalties ne se fera plus qu’entre le bureau de transfert de technologies, le chercheur et son laboratoire mais impliquera un quatrième acteur : le bureau de l’autre établissement. En effet la participation du second bureau de transfert de technologies dans un processus de recherche de partenaires, de négociation de licences sera rémunérée à hauteur du travail fourni. Tout le travail de communication auprès des inventeurs sera d’expliquer que le deuxième office a joué un rôle primordial dans cette action de transfert qui n’aurait pas eu la même valeur sans lui.

Ces deux universités veulent servir d’exemple en matière de bonne gestion de l’argent fédéral. En effet, elles estiment que cette opération sera financièrement rentable et qu’elle bénéficiera au final à toutes les parties prenantes : l’état fédéral, les universités, les chercheurs, le grand public. Selon le directeur du bureau de transfert de l’Université de Pennsylvanie, depuis l’adoption du Bayh-Dole Act, les universités ont développé des compétences pour leurs bénéfices individuels. Il ajoute que, sans doute, dans les prochaines années les universités seront amener à mettre en commun leurs compétences pour un intérêt plus collectif : la société dans son ensemble.

Le début d’une tendance, une conséquence de la crise financière qui altère les fonds de réserve des universités ou un vrai mouvement de fond destiné à venir concurrencer les grandes universités privées ? Impossible de trancher à ce stade. Mais à suivre…

Source :

– "ASU, Penn create tech-transfer partnership to bolster resources, commercial chances", Ben Burtkus, Biotech transfer Week, 07/01/09 – https://www.genomeweb.com/biotechtransferweek/asu-penn-create-tech-transfer-partnership-bolster-resources-commercial-chances
– "ASU, Penn form partnership to commercialize technology", Sharoon Keeler, 05/01/09, ASUNews – https://asunews.asu.edu/20090105_techtransfer

Pour en savoir plus, contacts :

– UPenn, https://www.ctt.upenn.edu/
– AzTE, Arizona Technology Entreprise, https://www.azte.com/page/home
Code brève
ADIT : 57357

Rédacteur :

Aline Charpentier, [email protected]

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