Selon un rapport publié par le Département de l’Intérieur (DOI), le potentiel éolien aux Etats-Unis pourrait satisfaire l’ensemble de la demande en électricité du pays avec 20% générée par des parcs éoliens en mer Atlantique. Rédigé par le " Mineral Management Service " du DOI et présenté par Ken Salazar (Secrétaire du DOI) le 2 avril dernier, ce rapport met en lumière le potentiel de chaque source d’énergie quant à son développement futur dans les espaces maritimes. Sur les trois sources d’énergies comparées (pétrole, gaz et énergies renouvelables), l’énergie éolienne semble de loin la plus prometteuse, avec un fort potentiel sur l’ensemble des côtes américaines.
Ce rapport liste ainsi les différentes installations de fermes éoliennes possibles en fonction du potentiel de chaque région. Si les installations en mer peu profonde sont privilégiées en raison de leur prix, le plus fort potentiel réside cependant dans les installations au large, en espace maritime profond. L’étude estime le potentiel de la côte atlantique à plus de 1.000 GW (250 GW en milieu côtier contre 770 GW en espace maritime profond) et celui de la côte pacifique à 900 GW (10GW en milieu peu profond contre 890 GW en mer profonde). Si le potentiel de chaque côte est globalement identique, l’installation de parcs éoliens dans le Pacifique n’est cependant pas envisagée dans un premier temps en raison de contraintes techniques (profondeur des zones maritimes). Sachant que 1000 GW équivaut en moyenne à la production de trois centrales électriques fonctionnant au charbon et que les trois quarts de la consommation en électricité du pays est localisée sur les états côtiers, l’éolien en mer pourrait être amené à jouer un rôle non négligeable dans le contrôle des GES (Gaz à Effet de Serre).
Si ce rapport liste un certain nombre de zones propices au développement de parcs éoliens en mer, il ne tient cependant pas compte des contraintes juridiques propres à chaque Etat et de l’absence de réglementation à l’échelle fédérale. Actuellement, chaque Etat est responsable juridiquement des espaces maritimes situés à moins de 5 km de la côte, l’Etat fédéral étant en charge du reste des zones maritimes (soit une surface de 6,9 millions de km2). Une réglementation à l’échelle fédérale ne devrait cependant pas tarder à être adoptée, Ken Salazar ayant profité de la publication du rapport pour annoncer sa rédaction imminente.
Par ailleurs, si l’éolien connaît une forte croissance aux Etats-Unis – pays devenu fin 2008 le premier producteur mondial d’énergie d’origine éolienne – aucun parc éolien en mer n’a encore été installé. A en juger par les délais cumulés ou les avortements successifs des différents projets éoliens en mer [1], le déploiement de cette source d’énergie nécessitera des réglementations importantes à l’échelle fédérale afin d’appuyer les différentes projets déposés. En effet, plusieurs projets, dont la capacité totale équivaudrait à 2.000 MW, ont été déposés au cours des années précédentes et sont toujours en attente de licence. A titre d’exemple, le projet "Cape Wind" déposé en 2001 (l’installation de 130 turbines au large des complexes touristiques de Cape Cod), a fait l’objet de nombreux retards dus à l’opposition des habitants et des politiques de la région. Il attend toujours son permis de construction qui devrait être délivré prochainement par le Département de l’Intérieur.
Source :
– Discours de Ken Salazar – Secretaire du Département de l’Interieur – https://www.doi.gov/ocs/
– Dept. of Interior: Offshore Wind Could Meet 100% of US Electricity Demand. (07/03/2009)Red Green and Blue. https://redgreenandblue.org/2009/04/07/dept-of-interior-offshore-wind-could-meet-100-of-us-demand/2/
Pour en savoir plus, contacts :
– [1] BE Etats-Unis n°90 (10/09/2007) – "La ferme éolienne offshore de Long Island tombe à l’eau" – https://www.bulletins-electroniques.com/actualites/50886.htm
– Site internet du projet " Cape Wind ". https://www.capewind.org/
Code brève
ADIT : 58586
Rédacteur :
Agathe Dumas ([email protected])