Elsa Gonzalez est spécialisée en sciences de l’éducation appliquées aux Science, Technology, Engineering, and Mathematics (STEM) dans l’enseignement supérieur. Assistant Professor à l’Université de Houston (UH), elle conduira un projet financé par la National Science Foundation (NSF) d’un montant 1,3 million de dollars sur une période de cinq ans.
Son objectif : découvrir quelles stratégies de mentorat peuvent aider ces étudiantes latino-américaines (« latinas »). Le projet sera réalisé en collaboration avec Texas A&M University (College Station), et Texas A&M (Corpus Christi), où les populations étudiantes sont respectivement de 25 % et 48 % hispaniques.
Le projet examinera le vécu des latinas qui suivent des cours de STEM depuis le début de leurs études jusqu’à la dernière année et après l’obtention de leur diplôme.
Les outils utilisés comprendront des entretiens individuels et des groupes de discussion, l’étude de l’histoire familiale, l’expérience universitaire, le milieu socio-économique, l’identité culturelle et raciale, l’influence de la communauté et leurs possibles effets sur leurs expériences et trajectoires universitaires et professionnelles.
« Chaque individu apporte un bagage culturel » dans son domaine, a déclaré Mme Gonzalez qui travaille à l’université de Houston depuis quatre ans. Elle a déclaré que ses recherches sur les étudiantes latino-américaines en STEM ont commencé il y a environ huit ans à l’université Texas A&M (College Station) à la suite d’un double constat : i) de nombreuses étudiantes hispaniques étaient les seules de leur classe ; ii) si certaines étudiantes ont réussi à rester dans leur filière STEM, une partie importante s’est réorientée vers des programmes d’études différents.
À UH, environ 13 800 étudiants, soit 36 %, s’identifient comme hispaniques, et parmi les 11 000 étudiants de la filière STEM, 10 % sont des filles. Mais garder ces étudiantes reste un problème : environ 2 % seulement des latinas obtiennent un diplôme en STEM à l’université.
Au niveau national, la sous-représentation des latinas dans les programmes STEM est également apparente. Pour les femmes hispaniques, qui représentent environ 8 % de la population active américaine, 4 % des titulaires d’une licence en STEM et environ 2 % des titulaires d’une maîtrise et d’un doctorat en STEM.
Mme Gonzalez vient de publier un livre intitulé « Une approche basée sur les atouts pour faire progresser les étudiantes latinas dans les STEM : Accroître la résilience, la participation et le succès ». Par opposition à l’approche basée sur les « déficits » (qui se concentre sur les problèmes et les besoins, c’est-à-dire les « déficits »), l’approche basée sur les atouts (Asset-Based Approach) se focalise sur l’identification et la mobilisation des « atouts » individuels et communautaires, ce qui semble d’autant plus nécessaire que les individus sont minoritaires voire ostracisés.
« Pourquoi ne sont-elles pas là ? », « Et pour celles qui sont là et décident de rester, que devons-nous apprendre d’elles ? » Avec ce projet financé par la NSF, Elsa Gonzalez espère découvrir non seulement ce qui est à l’origine de certains des défis auxquels les latinas sont confrontées dans le domaine des STEM, mais aussi ce qui est au cœur de leurs succès, et comment les enseignants vont pouvoir mieux les accompagner pour qu’elles obtiennent leurs diplômes.
Rédacteur
Renaud Seigneuric, Attaché pour la science et la technologie à Houston. attache-phys at ambascience-usa.org
Références
https://www.edutopia.org/article/3-steps-developing-asset-based-approach-teaching
https://www.betterway.network/
http://www.assetbasedconsulting.net/uploads/publications/A%20glass%20half%20full.pdf