De nouveaux outils moléculaires pour l’identification des gènes fonctionnels du génome du soja

Le soja fait partie des 3 principales céréales produites aux Etats-Unis. Première source d’huile et de protéines végétales, sa production a augmenté de 15% depuis 1982. Bien que le soja soit cultivé depuis des millénaires, de nombreuses interrogations (floraison, développement) persistent sur cette plante.

Le projet de cartographie du génome du soja a fait l’objet d’un accord en 2005 entre le Département de Recherche Agricole (ARS) du Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis et deux entreprises privées. La société Monsanto avait financé le projet à hauteur de 6 millions d’euros jusqu’en 2006 et Genaissance Pharmaceuticals avait réalisé le travail de séquençage en utilisant les marqueurs que l’ARS, Belstville avait identifiés. Les deux entreprises se sont engagées à publier les résultats obtenus dans des journaux scientifiques et à les mettre à disposition à travers les bases de données Soybase de l’USDA, et dbSNP du Centre national pour l’information sur les biotechnologies.

Compte-tenu de l’importance du soja dans la filière des biocarburants, le Joint Genome Institute du Département américain de l’Energie (DOE, JGI) a soutenu en 2006, un programme de séquençage de l’ADN du soja à travers le Community Sequencing Program (CSP) du DOE JGI. Le consortium est piloté par les chercheurs américains Dan Rokhsar de DOE JGI, Jeremy Schmutz de l’Université Stanford, Gary Stacey de l’Université du Missouri-Columbia, Randy Shoemaker de l’Université d’Etat de l’Iowa et Scott Jackson de l’Université de Purdue. Le projet co-financé par le Département de l’Agriculture des Etats-Unis (USDA) et la Fondation nationale des sciences (NSF) s’achèvera fin 2008.

L’équipe du professeur Wayne Parrott du Collège d’agriculture de l’université de Georgie a reçu, le 20 novembre dernier, une subvention de 2,5 millions de dollars octroyée par la NSF dans l’objectif d’approfondir les résultats précédemment obtenus. En effet, cette équipe vient de mettre au point un nouvel outil génomique qui emploie les transposons, en particulier, des rétrotransposons qui jouent un rôle important dans l’évolution des génomes des plantes. Les transposons sont de courtes séquences d’ADN capables de se répliquer et de s’intégrer dans un autre site du génome. Ces fragments d’ADN s’introduisent souvent dans un ordre déjà existant de gène, entraînant une mutation, ou une modification dans la fonction de ce gène. En marquant ces transposons, les scientifiques ont constaté qu’ils pouvaient examiner chez les plantes, des mutations évidentes pour des traits agronomiques importants, tels que la composition en graine ou la croissance des racines et faciliter ainsi le criblage des plantes. Cette technique a été employée avec succès sur un certain nombre de plantes, y compris le maïs et la plante modèle Arabidopsis thaliana. Dans cette étude, les scientifiques de l’équipe de Wayne Parrott ont démontré les potentialités de cette technique sur le soja en utilisant des transposons de riz (le génome du riz est composé à 25% de transposons).

Les travaux visant à affiner le séquençage du génome du soja restent une priorité pour les Etats-Unis ; Des résultats concernant l’amélioration de certaines caractéristiques de la plante, à des fins alimentaire et énergétique ainsi que l’optimisation des récoltes sont attendus.

Source :

– https://www.uga.edu/news/artman/publish/081120_Soybean_grant.shtml
– https://www.sciencedaily.com/releases/2008/12/081201144725.htm
– https://www.merid.org/fs-agbiotech/fr/more.php?articleID=6603
– https://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1001

Rédacteur :

Lila Laborde : [email protected] – Adèle Martial : [email protected]

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