Les espèces pollinisatrices sur le déclin

Le National Research Council (NRC) a rendu public, la semaine dernière, son rapport sur l’état des lieux des espèces pollinisatrices en Amérique du nord. Ces espèces, qui incluent des insectes mais aussi des oiseaux, des chiroptères et autres, sont d’une très grande importance pour l’agriculture. En effet une part considérable de la production de fruits et autres végétaux dépend de ces animaux.
Malgré le peu de données disponibles le comité du NRC a pu confirmer une tendance au déclin chez diverses espèces pollinisatrices, qu’elles soient domestiquées ou non (abeille, bourdon, certains papillons et chauve-souris…). Les causes suggérées sont l’introduction de parasites tels que Varroa destructor (un acarien), lors de l’importation d’espèces pollinisatrices, la perte d’habitat et la compétition avec des espèces exotiques telles que l’abeille tueuse.
Le déclin des espèces domestiquées a entraîné une hausse des prix de la location de colonies d’abeilles pour des besoins de pollinisation. Hausse d’autant plus importante que ce déclin s’est accompagné d’une hausse de la demande pour ce type de service (due notamment à la croissance des cultures y ayant recours telles que les amandes en Californie). Les conséquences du déclin des espèces sauvages sont plus difficiles à définir, mais certaines plantes pourraient devenir plus vulnérables face à l’extinction.
Le NRC recommande d’augmenter et d’améliorer les données sur les espèces pollinisatrices domestiquées ou non, notamment en uniformisant les méthodes des Etats-Unis, du Canada et du Mexique. Le rôle indispensable de ces espèces doit être revalorisé auprès du public et la recherche dans le domaine doit s’intensifier. Le NRC évoque notamment les sujets suivants : la domestication de nouvelles espèces pollinisatrices, l’enrichissement de la diversité génétique des stocks d’abeilles et l’identification et le recensement des espèces pollinisatrices. Le comité recommande également que des dispositions soient prises pour protéger ces espèces, telles que la surveillance accrue des importations pour éviter l’introduction de pathogènes et la création d’avantages économiques pour les fermiers utilisant des méthodes protégeant les espèces pollinisatrices.

Source :

– E-News : https://www8.nationalacademies.org/onpinews/newsitem.aspx?RecordID=11761
– Le rapport du Committee on the status of Pollinators in North America, National Research Council.
– Le résumé : https://newton.nap.edu/execsumm_pdf/11761
– Le rapport: https://www.nap.edu/catalog/11761.html
– Sumner D. A. and Boriss H., Bee-conomics and the leap in pollination fees, Giannini Foundation of Agricultural Economics, 2006, https://aic.ucdavis.edu/research1/bee-conomics.pdf

Rédacteur :

Elodie Pasco, [email protected]

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