Les leçons de Rita et Katrina en matière de gestion des forêts du littoral

Une étude réalisée par des scientifiques du Forest Service de l’U.S. Department of Agriculture examine les dommages causés par les cyclones, notamment les ouragans Katrina et Rita (été 2005), sur les forêts du littoral et propose des stratégies de gestion pré et post cyclone pour limiter ces dommages à court et à long-terme.

La pluie, l’onde de tempête et les vents qui accompagnent les cyclones sont les 3 facteurs de danger pour la forêt. La pluie peut entraîner la mort par anoxie des arbres dans le cas d’inondation. Le vent et l’onde de tempête tordent, cassent et déracinent les arbres. En 2005 c’est 2 millions d’hectares de régions boisées et 20% du bois sur pied (et jusqu’à 40% près des côtes) qui ont été détruits par l’ouragan Katrina, auxquels s’ajoutent les 164.000 ha ravagés par l’ouragan Rita.

En se fondant sur ces exemples, les auteurs ont développé quelques conseils pour limiter les dommages. Il faut, dans un premier temps, limiter la vulnérabilité de ces écosystèmes, ceci en favorisant les espèces moins sensibles aux cyclones, en contrôlant le peuplement forestier, et en dispersant les opérations de coupes. Suite à un cyclone, le bois tombé est récupéré pour sa valeur marchande. Cependant cette exploitation entraîne une perturbation des écosystèmes importante, et certaines zones, dont la valeur écologique surpasse la valeur financière doivent en être exemptées. Ces zones doivent être désignées à l’avance. Les consignes d’exploitation des zones sensibles doivent également être élaborées à l’avance. Les zones non nettoyées après un ouragan doivent, elles, faire l’objet de surveillance pendant les cinq années qui suivent afin de détecter les développements d’insectes, de maladies, d’espèces invasives ou d’incendies.

Les auteurs concluent en rappelant qu’il est probable que le nombre de cyclones atteignant le sud-est des Etats-Unis augmente durant les 40 prochaines années. Ces catastrophes naturelles sont de plus en plus coûteuses du fait de l’augmentation de la vulnérabilité du littoral (développement des infrastructures sur les côtes). Le coût de Katrina et Rita est estimé à entre 2 et 3 milliards de dollars. Une meilleure compréhension et une meilleure gestion des forêts et autres écosystèmes du littoral devraient permettre d’en diminuer la vulnérabilité face aux cyclones mais également de diminuer les risques sur la population et les zones urbaines en utilisant ces espaces comme des zones tampons.

Source :

– Terra Daily, How to manage forests in hurricane impact zone :
https://www.terradaily.com/reports/How_To_Manage_Forests_In_Hurricane_Impact_Zones_999.html
– J. A. Stanturf et al., Disturbance and coastal forests: a strategic approach to forest management in hurricane impact zones, Forest Ecology and Management, 2007 online:
https://www.srs.fs.usda.gov/pubs/ja/ja_stanturf023.pdf

Rédacteur :

Elodie Pasco, [email protected]

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