Une subvention de 400.000 dollars a été accordée à la faculte d’ingénierie d’Arizona State University (ASU) engineering faculty par le Department of Energy’s Biological and Environmental Research, pour une étude sur les risques de l’utilisation de nanomatériaux sur la santé et l’environnement. Cette recherche va permettre au gouvernement et aux décideurs de l’industrie de collecter toutes les informations avant de prendre des décisions pour le développement et la commercialisation de produits contenant des nanomatériaux. Ce type de soutien du gouvernement est de bon augure pour un développement sûr et contrôlé des nanotechnologies, jusqu’à maintenant très critiqué par les politiques et les experts en protection de la santé et de l’environnement. En effet, avec l’impact commercial que les nanotechnologies promettent (un marché estimé à 1000 milliards de dollars d’ici 2010), le gouvernement américain a tendance reléguer au dernier rang les recherches sur les impacts des nanotechnologies, qui n’ont pas de retombées financières à court terme. Cependant, et pour ne pas voir se répéter des OGM ou du nucléaire, le gouvernement Américain commence à prendre conscience de l’importance de ce type de recherche [1].
Les objectifs de cette recherche sont de mieux comprendre comment les nanomatériaux sont dispersés, ou séparés en particulier dans les milieux liquides et d’établir un modèle précis de cette répartition. Cela aidera en particulier à apporter des réponses aux questions sur l’interaction des nanoparticules avec les cellules humaines. Certaines particules ont tendance à se regrouper sur les membranes cellulaires : cela laisse supposer qu’elles peuvent affaiblir ces membranes, endommager les cellules, voire entraîner leur mort. D’après le Dr Posner, un des trois chercheurs en charge de l’étude, l’état de connaissance actuel ne permet pas de savoir comment, ou même si certaines nanoparticules pénètrent dans les cellules. Il ajoute que les études qui ont été menées jusqu’à maintenant sont largement insuffisantes et parfois aboutissent à des conclusions contradictoires.
Les chercheurs d’ASU vont développer des technologies de microfluidique pour mesurer la répartition des nanoparticules, leur transport et leur toxicité. Le projet va faire intervenir des chercheurs et des doctorants de différents domaines de recherche (mécanique, biologie, environnement, et même génie électrique), ce qui met en évidence la nécessité d’équipe très interdisciplinaires pour la compréhension des nanotechnologies.
Source :
Arizona State University News, "Research investigates potential harm from nanomaterials", 25 Juin 2008 https://asunews.asu.edu/20080625_nanomaterials
Pour en savoir plus, contacts :
– [1] "L’importance d’une stratégie gouvernementale pour la R&D en nanotechnologies" – BE Etats-Unis 126 (6/06/2008) : https://www.bulletins-electroniques.com/actualites/54919.htm
– "La croissance de la bulle des nanotechnologies doit être contrôlée" – BE Etats-Unis 123 (13/05/2008) : https://www.bulletins-electroniques.com/actualites/54587.htm
– "Le manque de transparence dans la Recherche Fédérale sur les Nano pourrait entraver leur développement" – BE Etats-Unis 121 (25/04/2008) : https://www.bulletins-electroniques.com/actualites/54345.htm
Code brève
ADIT : 55161
Rédacteur :
Alban de Lassus, [email protected]