Dans un contexte de crise énergétique, écologique et financière, les technologies liées aux énergies propres sont plus que jamais au coeur de tous les grands projets de recherche et suscitent beaucoup d’espoirs économiques. Mais, bien que les avancées technologiques soient significatives, les opportunités commerciales ne sont pas toujours immédiates. Et, dans ce domaine comme dans d’autres, les inventeurs et autres créateurs à l’origine de ces technologies peinent à identifier les applications pertinentes.
C’est de ce constat qu’est née l’idée d’associer des étudiants de MBA à des chercheurs afin d’accélérer la commercialisation d’énergies propres. Un partenariat a ainsi été formalisé cet automne entre des scientifiques du laboratoire national Lawrence Berkeley (Lawrence Berkeley National Laboratory, LBLN) et des étudiants du cercle des énergies et des ressources de Berkeley (Berkeley Energy and Ressources Collaborative, BERC), une organisation interdisciplinaire créée par des étudiants de MBA de l’école de commerce de Haas (université de Californie à Berkeley).
Ce projet, dénommé "Cleantech to Market", C2M, implique d’ores et déjà 5 équipes d’étudiants sur des projets allant d’une méthode de fabrication de cellules photovoltaïques à une technologie de traitement de biomasse pour transformation en biocarburant en passant par un purificateur d’eau. En plus de ces 5 équipes qui travaillent sur des cas concrets de commercialisation technologiques, 3 autres sont chargés d’étudier la faisabilité de politiques énergétiques telles que les transformations urbanistes pour le développement d’immeubles propres.
Concrètement les équipes étudiantes sont impliquées sur un projet pendant un semestre au cours duquel ils doivent fournir deux produits livrables :
– Une description techno-marketing du projet, à savoir un résumé de la technologie d’un point de vue marché : ce qui la différencie des technologies pré-existantes, ses applications.
– Une analyse de marché complète comprenant une analyse de la valeur marchande de l’application, une analyse de la protection intellectuelle, une analyse stratégique et une liste de consommateurs identifiés ainsi que de capitaux risqueurs et d’industriels pouvant être intéressés.
Bien qu’à ses débuts, ce programme soulève l’enthousiasme de toutes les parties prenantes. Les chercheurs voient d’un très bon oeil cette aide providentielle. La cellule de valorisation du LBLN ayant à traiter entre 40 et 50 dossiers par an apprécie la capacité de ces étudiants à fournir des études économiques poussées qu’ils n’ont pas les moyens de réaliser et enfin les étudiants voient ce programme comme une excellente opportunité de développer de nouvelles compétences managériales. Même les industriels et les capitaux risqueurs de la région se sont impliqués assez spontanément en fournissant aide, conseil et financement. Ainsi AT&T, Pacific Gas & Electric Co., Siemens Technology-to-Business Center, Rockport Capital and Mohr Davidow Ventures sont d’ores et déjà partenaires.
Cette initiative s’inscrit dans la tendance actuelle qui veut que les écoles de commerce s’impliquent de façon croissante dans les travaux de transfert de technologies des grands laboratoires. En effet, au-delà des bénéfices immédiats et évidents pour les porteurs de projet et les étudiants, ce type d’initiative contribue au rapprochement entre scientifiques et gestionnaires. A suivre!
Source :
– "MBA students partner with national lab scientists to commercialize clean tech", Kathleen Maclay, UC Berkeley news, 01/12/08 – https://www.berkeley.edu/news/media/releases/2008/12/01_cleantech.shtml
– "Tech Transfer: UC Students to Evaluate Market Potential of Lab Technologies By Julie Chao, Creative Services Office", Berkeley lab, 28/09/08 – https://www.lbl.gov/publicinfo/newscenter/tabl/september/09-26-08/tech.html
Pour en savoir plus, contacts :
– LBNL: https://www.lbl.gov/
– BERC Cleantech to Market (C2M) page: https://berc.berkeley.edu/?q=cleantech-to-market
Code brève
ADIT : 57004
Rédacteur :
Aline Charpentier, [email protected]