Six colonies de chauve-souris, vivant au nord est des Etats-Unis, seraient actuellement menacées par le syndrome du nez blanc. D’après une étude de l’U.S. Geological Survey communiquée le 30 octobre dernier, ce syndrome, attribué à l’action d’un champignon blanc microscopique (fungus appartenant au genre Geomyces), serait responsable de la mort de 100.000 à 200.000 chauve-souris. En effet, les grottes infestées par ce champignon enregistrent des déclins de leur population de l’ordre de 75 pour cent.
L’habitat originel de ce champignon, découvert il y a deux ans dans des grottes au nord est des Etats-Unis, est actuellement mal connu. Les travaux réalisés par l’U.S. Geological Survey sur le fonctionnement de ce fungus montrent que son effet sur les chauves-souris s’observe pour des températures ambiantes comprises entre 2 et 15 degrés Celsius. Au-delà de ces températures, les chauves-souris ne présentent pas de syndrome du nez blanc lorsqu’elles sont mises en contact avec le fungus. Selon les chercheurs, il est fort probable que les activités humaines soient responsables de la dispersion de ce champignon dans les différentes grottes de la région.
L’émergence du syndrome du nez blanc fait cependant l’objet d’une controverse. Si celui-ci a été recensé sur les populations de chauve-souris mises en présence du champignon, aucune causalité directe n’a été prouvée entre la mort de l’animal et le contact avec le champignon. L’état de connaissance actuel laisse supposer que le champignon serait à l’origine d’une fragilisation des défenses naturelles de l’animal pouvant provoquer sa mort. Des études canadiennes dans ce domaine ont montré que les chauves-souris ayant contracté ce syndrome, perdent la majeure partie de leurs réserves de graisse, ne leur permettant pas de survivre à leur période d’hibernation.
Si les relations entre le développement du syndrome et la présence du champignon sont en cours d’étude, il n’en reste pas moins que le déclin des chauve-souris est préoccupant pour la préservation de l’équilibre des écosystèmes. En effet, ces espèces jouent un rôle régulateur essentiel. Elles sont en partie responsables de la dispersion des graines des espèces végétales et du contrôle du nombre d’insectes présents dans l’environnement.
Source :
– Le syndrome du nez blanc – Les chauve-souris du Canada seront-elles touchées? (16/10/2008). Federation canadienne de la faune – https://www.cwf-fcf.org/fr/ressources/articles-en-ligne/nouvelles/faune/le-syndrome-du-nez-blanc.html
– Fungus ‘decimating’ bats in Northeast (10/31/2008) USGS study – https://www.eenews.net/Greenwire/2008/10/31/archive/21?terms=fungus+decimating+bats+in+northeast
Rédacteur :
Agathe Dumas ([email protected])