La mission scientifique de l’Ambassade de France de Washington DC a accueilli, jeudi 9 octobre 2008, M. Conrad C. Lautenbacher, directeur de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) et sous secrétaire de "Commerce for Oceans and Atmosphere". Le rôle de la NOAA est de comprendre et de prévoir les changements environnementaux afin d’assurer une gestion optimale des ressources maritimes et d’aider à la prise de décisions politiques. Ses secteurs d’action se répartissent sur l’ensemble du globe et plus particulièrement sur l’océan et l’atmosphère. Lors de sa conférence, M. Lautenbacher a présenté les grandes lignes de sa politique ainsi que les différents projets entrepris par la NOAA.
Selon des sondages réalisés par les grandes chaînes américaines, l’environnement ne fait plus partie des préoccupations actuelles des américains en raison de la crise économique et énergétique. Cette information met en évidence un manque de compréhension des problématiques environnementales, lesquelles découlent en effet de choix économiques et énergétiques. Selon M. Lautenbacher, un tiers du PIB américain dépend des informations transmises par la NOAA. L’augmentation du budget accordé à la NOAA, alors que la tendance actuelle du gouvernement américain est de baisser voire de supprimer les subventions, souligne l’importance de communiquer et de valoriser l’information scientifique recueillie (collecte de données, résultats de modélisation). Les données communiquées par cette administration permettent aux politiques d’anticiper des situations de crise en développant des mesures de prévention adaptées à chaque zone géographique (cas des ouragans, des sécheresses…).
Le domaine de l’environnement fait face à un problème de cohérence des données. De façon à faciliter les échanges de données entre pays et de concentrer les efforts sur les secteurs encore peu connus, la communauté internationale doit se mettre d’accord sur un protocole de collecte de données. En vue de cet objectif, la NOAA a initié différents projets et participe à plusieurs grands programmes internationaux. Les principaux projets sont les suivants : GEO (Group on Earth Observations), IOOS (Integrated Ocean Observation System), RAMA (Research Moored Array for African-Asian-Australian Monsoon Analysis and prediction) et Carbon Tracker. Si les trois premiers programmes sont considérés comme des outils d’observation de l’océan et de l’atmosphère, Carbon Tracker a pour but d’approfondir les connaissances existantes sur le changement climatique et d’apporter des outils de contrôle quant aux mesures qui seront fixées pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Ce programme consiste à la mise en place sur l’ensemble du globe de stations mesurant les quantités de carbone dans l’atmosphère. Actuellement, ce programme dispose de 60 stations.
Pour conclure, M. Lautenbacher a insisté sur la nécessité de traiter les thématiques environnementales sous un angle global tout en veillant au risque de dispersion (multitude d’acteurs et de discours différents). La plupart des problématiques environnementales nécessitent de prendre en compte deux facteurs : la multidisciplinarité et la notion d’échelle. Etant donné la multitude d’interactions entre chaque écosystème, il est nécessaire d’aborder les problématiques environnementales sous un angle multidisciplinaire, ceci afin de présenter une information la plus neutre possible. Les données doivent être collectées sur un large éventail de disciplines (médical, écologie, météorologie …) dans différents milieux (terre, océan, atmosphère et espace). La notion d’échelle est aussi à prendre en compte. Les problématiques environnementales doivent être observées au niveau local pour agir a l’échelle globale par le biais de modélisations régionales. Vice versa, il est nécessaire d’observer globalement pour agir localement.
Par ailleurs, les accords bilatéraux doivent être développés pour augmenter les échanges d’information. Si, le développement d’une technologie est souvent plus efficace en termes d’intérêt lorsque celle-ci est portée par un pays uniquement, ces technologies et les données en résultant doivent par la suite être ouvertes à la communauté internationale par le biais des programmes multilatéraux.
Source :
Site de la NOAA : https://www.noaa.gov/
Pour en savoir plus, contacts :
– Earth As A New Frontier. The World-Changing Capability of the Global Earth Observation System of Systems (GEOSS) – https://www.noaa.gov/eos.html
– RAMA : The Research Moored Array for African-Asian-Australian Monsoon Analysis and Prediction – https://www.pmel.noaa.gov/tao/oceansites/RAMA_BAMS.pdf
Code brève
ADIT : 56358
Rédacteur :
Agathe Dumas, [email protected]