CITRIS ou comment améliorer l’impact des STIC sur la société ?

Le centre pour la recherche en technologies de l’information dans l’intérêt de la société (CITRIS) [1] vient de prendre possession de son nouveau bâtiment sur le campus de l’université de Californie à Berkeley ; l’occasion pour nous de parler d’une institution qui repose sur un concept particulièrement innovant.

Créé en 2001, CITRIS est un centre d’accompagnement de projets dans les technologies de l’information qui propose des solutions à des problèmes sociaux, environnementaux ou médicaux. Pour CITRIS, le but des STIC n’est pas de divertir ou d’informer, mais d’avoir un impact réel sur les autres domaines scientifiques. Issu d’un partenariat public-privé, le centre a été financé par l’état de Californie à hauteur de 100 millions de dollars à la seule condition qu’il puisse au moins obtenir le double par le biais de partenariats avec l’industrie. CITRIS réinvestit près de 75% de son budget dans les projets de recherche, le reste étant destiné à ses frais de fonctionnement.

Le centre regroupe plus de 300 chercheurs et un millier d’étudiants répartis sur les quatre campus de l’université de Californie : Santa Cruz, Davis, Merced et aujourd’hui Berkeley. A ces effectifs s’ajoutent des scientifiques provenant d’une soixantaine d’entreprises. Les projets de CITRIS sont répartis en cinq catégories :
– Art, technologie et culture
– Soins médicaux
– Energie et environnement
– Bâtiments intelligents
– Technologies pour les économies émergentes

Dans ces cinq domaines, le centre met à disposition des fonds d’amorçage ou de recherche allant de 30.000 à 75.000 dollars pour une durée d’un an. L’objectif de ces financements est d’amener les technologies au stade de la preuve de concept afin que les équipes puissent ensuite espérer des fonds de recherche fédéraux. Par l’intermédiaire de son site web, CITRIS est également une plateforme collaborative qui permet de suivre les projets en cours sur chacun des quatre campus de l’université.

Un produit récemment développé par CITRIS illustre le rôle du centre : la technologie "Mobile Millennium". Le projet vise l’utilisation des téléphones portables comme outils de suivi de la circulation routière. Fruit d’un partenariat entre les chercheurs de l’université de Californie, Nokia et la société de cartographie Navteq, la technologie permet à chaque automobiliste de télécharger sur son téléphone portable une application qui renvoie à un serveur sa position en temps réel. Le groupe de recherche estime que si au moins 2% des automobilistes utilisent cette technologie, il sera possible à chacun via Internet d’avoir un aperçu précis des zones de congestion et ainsi de modifier son itinéraire. La technologie permet également de fluidifier la circulation routière, de réduire la pollution tout en optimisant les infrastructures coûteuses mises en place par les agences de transport. L’application est téléchargeable gratuitement sur le site de Berkeley. Un projet d’une telle envergure regroupant industriels, universitaires et pouvoirs publics aurait difficilement pu voir le jour sans l’impulsion et la coordination du CITRIS.

Présenté parfois comme un incubateur, CITRIS est en fait un centre de preuve de concept destiné à maximiser l’impact sociétal des technologies de l’information et de la communication. Il présente également un modèle intéressant d’innovation ouverte situé à mi-chemin entre l’université et l’industrie.

Source :

CITRIS: An Incubator of Green Tech Innovation, Reuters, 6/05/09 – https://www.reuters.com/article/gwmInnovationAndDesign/idUS307503209920090506

Pour en savoir plus, contacts :

[1] CITRIS – Center for Information Technology Research in the Interest of Society – https://www.citris-uc.org/about/mission
– Voir BE n°166, "Le capital risque aux Etats-Unis : quelle contribution à l’innovation ?" (22/05/2009) : https://www.bulletins-electroniques.com/actualites/59209.htm
Code brève
ADIT : 59283

Rédacteur :

Yann Le Beux, [email protected]

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