Lundi 16 novembre 2009, comme chaque année à la même époque, l’Institute of International Education a rendu public son rapport Open Doors 2009 faisant état de la mobilité entrante des étudiants internationaux aux Etats-Unis pour l’année universitaire 2008/2009 et de la mobilité sortante des étudiants américains en séjours d’études à l’étranger pour l’année universitaire 2007/2008.
Le rapport confirme l’attractivité des universités américaines, déjà notée en 2007/2008, les universités ayant alors enregistré une hausse de 7% du nombre d’étudiants internationaux par rapport à l’année précédente, pour atteindre 623.800 étudiants internationaux. En 2008/2009, la hausse du nombre d’étudiants internationaux inscrits dans une université américaine s’est encore accélérée (8%) atteignant ainsi le chiffre record de 671.616 étudiants. Un tel pourcentage de hausse n’avait jamais été atteint depuis 1980. Le nombre total d’étudiants internationaux dépasse cette année de 14,5% le précédent record atteint en 2002/2003.
Une tendance confirmée donc, qui tend de plus à s’intensifier, puisque si certains étudiants ayant déjà effectué un séjour d’études aux Etats-Unis reviennent sur le territoire américain, nombreux sont ceux qui choisissent les Etats-Unis comme destination de leur premier séjour d’études à l’étranger. En 2008/2009, l’augmentation de ces nouveaux étudiants internationaux s’est élevée à 16%, après deux années de hausse à 10%. La plupart de ces nouveaux étudiants sont concentrés en premier cycle d’études supérieures où leur nombre a augmenté de 11%, contre 2% d’augmentation pour les étudiants en master ou doctorat. Cette hausse, principalement nourrie par les étudiants "undergraduate" chinois, témoigne d’un engouement renouvelé pour l’enseignement supérieur américain, qui conquiert de nouvelles parts du "marché" des étudiants en mobilité.
On pourra donc noter un fort dynamisme de la mobilité au niveau "undergraduate". Ce dynamisme étant confirmé sur l’ensemble des étudiants internationaux aux Etats-Unis, qu’ils viennent ou non étudier pour la première fois sur le sol américain. En 2007/2008, l’écart entre le nombre d’étudiants internationaux au niveau "undergraduate" et "graduate" était encore très important. En effet, les étudiants internationaux en master ou doctorat étaient près de 5% plus nombreux que les étudiants au niveau licence. Cette année le décalage a presque été rattrapé grâce à une augmentation plus importante des étudiants au niveau "undergraduate". Les premiers, largement inférieurs à 250.000 l’année passée, atteignent aujourd’hui 269.874 étudiants contre 283.329 étudiants "graduate".
Si les résultats publiés dans le rapport Open Doors 2009 sont aussi positifs et encourageants pour les universités américaines, c’est en partie car ils ne reflètent pas entièrement l’impact de la crise économique de l’année passée, dans la mesure où la décision des étudiants de partir aux Etats-Unis a été prise avant que les effets économiques de cette crise ne se fassent entièrement sentir dans leur pays d’origine. Parmi les 701 campus interrogés, 50% ont vu les inscriptions d’étudiants internationaux augmenter (contre 57% en 2008) tandis que 26% des campus (contre 27% en 2008) parlent d’une baisse des inscriptions de leurs étudiants internationaux. Les principales raisons citées pour expliquer ces diminutions sont la crise financière mondiale, le cout des frais de scolarité états-uniens, le virus du H1N1 ou encore les difficultés financières spécifiques au pays d’origine des étudiants. C’est notamment le cas du Japon, seul pays parmi les dix principaux pays d’origine à enregistrer une baisse de ses étudiants aux Etats-Unis (14%).
Concernant la mobilité sortante des étudiants américains, leur augmentation en 2007/2008 se révèle très légèrement supérieure à celle de l’année 2006/2007 : 8,5% d’augmentation contre 8%, ce qui élève la population d’étudiants américains effectuant un séjour d’études à l’étranger à 262.416 contre 241.791 pour l’année 2006/2007.
Comme l’année précédente, on note un intérêt grandissant des étudiants américains pour les destinations non traditionnelles, notamment les destinations en dehors de l’Europe. Le Moyen-Orient a par exemple accueilli en 2008/2009 22% d’étudiants de plus qu’en 2007/2008 (contre une hausse de seulement 7% rapportée en 2008), l’Afrique 18% et l’Asie 17%. L’Europe demeure cependant la destination préférée des étudiants en mobilité, les quatre pays accueillant le plus d’étudiants américains étant le Royaume-Uni (12,7%), l’Italie (11,7%), l’Espagne (9,6%) et la France (6,6%), suivis de près par la Chine (5,0%).
Les séjours de courte durée dont certains, notamment les Européens, déplorent souvent les bénéfices limités car ils ne permettent pas une véritable immersion dans la culture du pays d’accueil, sont cependant très populaires parmi les étudiants américains. En 2008/2009, ils ont connu la hausse la plus importante depuis l’année 1993/1994 et rassemblent la grande majorité des étudiants américains (près de 150.000). A l’inverse, le nombre d’étudiants participant à de longs séjours d’études n’a pas augmenté depuis 1993/1994, demeurant à un tres bas niveau (environ 10.000).
Pour conclure, il convient de souligner que, malgré les bons résultats annoncés cette année témoignant d’un dynamisme important de la mobilité étudiante en provenance ou à destination des Etats-Unis, il faudra attendre 2010 pour véritablement mesurer l’impact de la crise financière sur cette mobilité internationale.
Source :
– BE Etats-Unis 144 – Le rapport Open Doors 2008 : l’attractivité confirmée des universités américaines – Florence Barnier, Pascal Delisle – 1 décembre 2008 : https://www.bulletins-electroniques.com/actualites/56816.htm
– Institute of International Education – Open Doors 2009: https://opendoors.iienetwork.org/?p=131592
Rédacteur :
Marion Bruley, [email protected]