Nouveau modèle de gouvernance de l’innovation américaine – Partie 1 : Genèse et contexte

Dans une récente livraison [1], nous nous interrogions sur la nouvelle dynamique américaine en matière d’innovation. Nous nous étions plus précisément intéressés à l’article "Creating a National Innovation Framework" paru dans "Science Progress". Le texte proposait un nouveau système de gouvernance de l’innovation au niveau du Gouvernement fédéral américain. Mais nous avons voulu en savoir plus. La Mission pour la science et la technologie (section de Boston) s’est donc mise en relation avec l’un des auteurs de cet article, M. Richard Bendis, pour lui poser quelques questions. L’entretenue téléphonique s’est déroulée le mardi 27 octobre 2009.

M. Richard Bendis est un expert reconnu. Il possède à son actif plusieurs étiquettes : celle d’entrepreneur et de dirigeant d’entreprise. Il est le président fondateur de "Innovation America (IA)" après avoir créé puis présidé "Innovation Philadelphia (IP)". M. Richard Bendis a également développé des activités de capital risque. C’est dans ce cadre qu’il a été membre du conseil d’administration du "National Association of State Venture Funds", (NASVF). M. Richard Bendis est aussi bien connu aux Etats-Unis pour sa banque d’investissement, le "Bendis Investment Group LLC" (BIG). A ses différentes activités aux Etats-Unis, s’ajoutent celles de conférencier et de consultant international (Nations Unies, OTAN, Commission Européenne, etc.). Enfin, il est l’un des éditorialistes de la revue hebdomadaire "Federal Technology Watch".

Dans cet entretien avec M. Richard Bendis (R.B.), la MS&T a essayé de savoir si le nouveau système national d’innovation proposé avait quelque chance d’être mis en oeuvre par la nouvelle Administration. Pour mémoire, cette nouvelle gouvernance se structurerait autour d’une dynamique de partenariats publics-privés, illustrée dans le schéma ci-dessous :


MS&T : Votre article a attiré notre attention parce qu’il met l’accent sur les changements possibles et les évolutions de la politique d’innovation conduite par le gouvernement fédéral. Alors que d’autres initiatives similaires ont eu lieu dans le passé[2], quelle est l’origine de ce document ?

R.B : Elle remonte à 1995, sous l’Administration Clinton. Le Gouvernement avait alors commencé à s’intéresser à l’innovation. En fait, le nouveau cadre présenté dans ce document (voir schéma) n’a pas pour objet d’être adopté dans son intégralité, il est destiné à engager un dialogue au niveau de la nouvelle Administration fédérale à Washington.

MS&T : A votre avis, quelles sont les chances que le Gouvernement fédéral puisse mettre en oeuvre ce que vous décrivez, à savoir la nouvelle organisation de l’innovation aux Etats-Unis ?

RB : L’Administration Obama a besoin de créer un plan de soutien à l’innovation capable d’orienter l’économie du pays vers la sortie de la récession. Pour la nouvelle Administration, le meilleur moyen d’y parvenir est d’examiner avec attention les programmes existants dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation car ils forment la charnière de l’économie. Comme l’a déclaré le Président Obama dans son discours, l’Administration est convaincue que c’est par le soutien à l’entrepreneuriat et l’innovation qu’il sera possible d’améliorer la conjoncture économique.

Cependant, la situation politique en Irak et en Afghanistan constitue actuellement des priorités politiques supérieures d’autant que de nouvelles grandes initiatives doivent également être prises en matière de réforme de système de santé et de PMI/PME. C’est donc une question d’ordre du jour politique et de calendrier.

MS&T : Ne pensez-vous pas qu’une occasion a été perdue de lancer une réforme du système national d’innovation comme celle que vous décrivez dans votre papier, lorsque le Plan de Relance a fait l’objet de débat et a été adopté par le Parlement ? Pourquoi le Plan de Relance s’est-il davantage intéressé à accorder des moyens financiers supplémentaires destinés à la recherche fondamentale par le biais des organisations telles que la NSF (National Science Foundation) ou le ministère de l’énergie (DoE) au lieu de fournir plus de soutien à des pôles de compétitivités locaux, à l’innovation ou aux programmes de soutien aux PMI/PME ?

R.B : Je partage votre point de vue, c’est en effet une déception. Le Plan de Relance n’accorde en effet pas assez d’attention à l’innovation, à l’entrepreneuriat, au transfert de technologie, comme des moyens permettant d’orienter l’économie.

La deuxième partie de cet entretien est disponible à l’url suivante :
https://www.bulletins-electroniques.com/actualites/61015.htm

Source :

Richard Bendis, 27/10/2009

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] "Partenariat public-privé : une nouvelle dynamique pour l’innovation américaine ?" BE Etats-Unis 180 https://www.bulletins-electroniques.com/actualites/60836.htm
– [2] "L’action fédérale en matière d’innovation aux Etats-Unis : réalités et tendances BE Etats-Unis" : https://www.bulletins-electroniques.com/rapports/smm09_032.htm
– "Creating a National Innovation Framework", Richard Bendis & Ethan Byler Science Progress
Richard Bendis, "Innovation America" : https://www.innovationamerica.us
Code brève
ADIT : 61014

Rédacteur :

Antoine Mynard, [email protected]; Lynda Inséqué, [email protected]; Heidi Phelps (transcription et traduction), [email protected]

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