Au coeur du symposium sur la médecine régénérative cardiovasculaire

Le troisième symposium en médecine régénérative cardiovasculaire organisé par le "National Heart, Lung, and Blood Institute" (NHLBI) s’est déroulé du 14 au 15 octobre 2009 sur le campus des NIH, à Bethesda (Maryland). Il a permis de rassembler des chercheurs américains et étrangers travaillant sur cette thématique, plus particulièrement dans le domaine des cellules souches et des cellules progénitrices. Organisé sur deux journées et sous forme de présentations scientifiques orales ou affichées, ce symposium a permis de faire le point sur l’état des connaissances dans ce domaine aux Etats-Unis et de discuter des applications thérapeutiques ou diagnostiques éventuelles de ces travaux de recherche en médecine régénérative cardiovasculaire.

La médecine régénérative comprend les thérapies médicales innovantes qui permettent de réparer, remplacer, restaurer et régénérer les organes, tissus et cellules lésés ou malades. Son objectif est d’augmenter la durée et la qualité de vie du patient. Jusqu’à une période récente, la médecine régénérative se limitait à la greffe totale d’organes (poumon, coeur, foie…) ou de tissus (peau, vessie, cartilage). La médecine régénérative par thérapie cellulaire a pour but de remplacer des cellules déficientes par un apport de cellules saines obtenues par la différenciation de cellules souches (Voir rapport "La recherche sur les cellules souches aux Etats-Unis d’Amérique") [1].

Le troisième symposium dédié à la médecine régénérative cardiovasculaire a débuté par une introduction de la feuille de route du NHLBI par sa directrice Elizabeth Nabel. Les problèmes majeurs auxquels doivent faire face les spécialistes de la médecine régénérative ont été évoqués, tels que l’obtention en grand nombre de cellules souches embryonnaires humaines ou de cellules iPS (induced pluripotent stem cells), le potentiel tératogène de ces cellules et l’importance de l’environnement cellulaire dans la régulation des fonctions des cellules progénitrices. Le rôle du "Cardiovascular Cell Therapy Research Network" a été évoqué. Sa mission est d’accomplir des progrès en santé publique pour le traitement des pathologies cardiovasculaires, à travers la conduite et la diffusion de recherches collaboratives. La tenue du symposium coïncidait avec l’annonce quelques jours plus tôt du financement du "Progenitor Cell Biology Consortium" par le NHLBI (Voir BE Etats-Unis numéro 181)[2].


Le symposium s’est poursuivi sur deux jours et a permis entre autres de :
– faire le rapprochement entre les nouvelles connaissances du développement cardiovasculaire embryonnaire et une meilleure compréhension des cellules souches adultes cardiovasculaires.
– comparer les propriétés biologiques, génomiques et épigénétiques des cellules souches embryonnaires humaines avec celles des cellules souches pluripotentes induites (cellules iPS), et comment ces dernières pourraient être exploitées pour des applications thérapeutiques.
– discuter du concept émergeant de la transition cellules épithéliales – cellules mésenchymateuses et de la pertinence de ce concept en biologie cardiovasculaire
– mettre l’accent sur les récentes découvertes qui faciliteront le passage de ces connaissances du laboratoire au chevet du patient.

La dernière partie du symposium a dressé un tableau des derniers essais cliniques en cours sur l’homme. Les résultats préliminaires montrent que l’utilisation de cellules médullaires mononuclées (bone marrow mononuclear cells) donne des résultats encourageants pour le développement de thérapies cellulaires pour le traitement ou la prévention de maladies cardiovasculaires. Aucun essai clinique impliquant l’utilisation directe de cellules souches embryonnaires pour la médecine régénérative cardiovasculaire n’a été évoqué.

Ce symposium a permis de présenter les dernières avancées en médecine régénérative cardiovasculaire. et l’utilisation des cellules souches dans ce domaine. Aux vues des résultats présentés par les chercheurs, ces recherches en sont encore au stade du balbutiement. Dans un avenir proche, les scientifiques chercheront à définir quel est le meilleur type cellulaire à utiliser (cellules médullaires mononucléées, cellules progénitrices circulantes, cellules iPS…) et chercheront à identifier les paramètres optimaux pour la prolifération et la différenciations de ces cellules souches de diverses origines, et les caractéristiques optimales de leurs environnements cellulaires ("niches") spécifiques respectifs.

Source :

"Symposium on Cardiovascular Regenerative Medicine" – Natcher Conference Center, National Institutes of Health, Bethesda, Etats-Unis – 14 au 15 Octobre 2009 – https://www.nhlbi.nih.gov/meetings/cv-regen09/index.htm

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] La recherche sur les cellules souches aux Etats-Unis d’Amérique – Rachel Jouan, Mireille Guyader, Florence Béranger – 01/12/2008 – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT – https://www.bulletins-electroniques.com/rapports/smm08_062.htm
– [2] "Le consortium du NHLBI dédié à la recherche sur les cellules progénitrices" – Alexandre Touvat – BE Etats-Unis numéro 181 – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT
– Site du "National Heart, Lung, and Blood Institute" (NHLBI) : https://www.nhlbi.nih.gov/
– Site du "Cardiovascular Cell Therapy Research Network" : https://ccct.sph.uth.tmc.edu/cctrn/Public/PublicHome.aspx
Code brève
ADIT : 60902

Rédacteur :

Alexandre Touvat, [email protected]

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