La science au service des champions

Cet article se penche sur l’impact des avancées technologiques et de la recherche scientifique dans le milieu sportif à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques 2024. Intel, partenaire mondial de JOP 2024, joue un rôle majeur en utilisant l’IA et les technologies immersives pour améliorer l'expérience des spectateurs et des athlètes. On en apprend donc davantage sur comment ces innovations technologiques permettent aux athlètes d’améliorer leur performance. Cela est illustré par de nombreuses startups Sport Tech qui prolifèrent en Silicon Valley et sur les programmes de recherche des universités de la baie. Enfin, l’article aborde le programme Sciences 2024 lancé par Christophe Clanet six ans plus tôt afin d’augmenter le nombre de médailles françaises lors des JOP grâce à des projets financés par le CNRS et d’autres institutions de recherche.
Crédit Photo : Futura Science

Photo de couverture : source https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/futur-innovation-intelligence-artificielle-devient-coach-sportif-106986/

 

Au cœur des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (JOP 2024), l’occasion est parfaite pour s’intéresser à l’influence de la recherche scientifique et des avancées technologiques dans le milieu sportif. 

A cet égard, Intel, entreprise californienne spécialisée en informatique, se prépare à jouer un rôle crucial dans le succès des Jeux et son impact sur le monde du sport. Le Comité International Olympique à récemment publié une interview de Sarah Vickers, responsable du bureau des Jeux Olympiques et Paralympiques d’Intel, où elle explique comment Intel aborde ce partenariat olympique. En effet, en tant que principal partenaire, Intel se réjouit de démontrer le potentiel de l’Intelligence Artificielle (IA) et des technologies immersives afin de fournir des expériences interactives. Sarah Vickers affirme que « Nous utilisons l’IA pour transformer l’expérience olympique pour les fans, les organisateurs, les athlètes et les téléspectateurs ». Elle poursuit en disant que « Nous sommes impatients d’accélérer notre mission “AI Everywhere” en utilisant les solutions matérielles et logicielles d’Intel lors des Jeux de Paris 2024».

Intel proposera par exemple aux  spectateurs présents dans les stades d’accéder à une IA immersive pour se projeter en tant qu’athlètes olympiques grâce aux puissants  processeurs Intel et à sa plateforme d’IA. Pour la première fois aux Jeux Olympiques, les processeurs Intel Xeon seront également utilisés pour diffuser les émissions en continu et à très haute résolution en 8K de bout en bout. Cette prouesse technologique ouvre ainsi la voie  de la diffusion en continu et en résolution 8K à faible latence sur Internet. 

Sarah Vickers termine en disant: « Les Jeux Olympiques offrent toujours une grande opportunité de présenter de nouvelles technologies, et Paris 2024 devrait démontrer la puissance de l’innovation en IA à l’échelle mondiale. Les nouvelles avancées en IA à Paris 2024 sont susceptibles de définir les tendances pour l’utilisation de l’IA dans le sport et d’autres industries dans le monde entier pour les années à venir ».

Crédit photo : Comité International Olympique (CIO)

En effet, depuis plusieurs années, l’utilisation de l’IA et de la réalité virtuelle (VR)  révolutionnent le milieu sportif. Désormais, les athlètes ont accès à une analyse complète et pertinente de leurs données (fréquence cardiaque, analyse des mouvements, biomécanique) qui leur permet notamment d’optimiser leurs performances et leurs entraînements. 

L’IA facilite, entre autres, la planification de programmes sur mesure en fonction des spécificités de chaque athlète. En effet, l’IA peut être utilisée pour analyser les données des sportifs telles que les données GPS, les données de puissance et celles de mouvement. Ces données seront ensuite exploitées pour identifier les axes d’amélioration des sportifs et personnaliser leur programme d’entraînement. L’IA pouvant traiter massivement des données provenant de capteurs portables ou encore de caméras, elle facilite alors des analyses précises sur la technique, la récupération et la forme physique de l’athlète.  

La réalité virtuelle (VR), quant à elle, joue un rôle primordial dans l’entraînement des sportifs grâce à une immersion totale, reproduisant fidèlement les conditions de la compétition. La VR leur permet de réitérer certains mouvements isolément, dans un environnement très réaliste et ce, en minimisant le risque de blessure. Selon l’Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (INRIA), elle peut être utilisée dans de nombreux sports:  en boxe l’application permet de travailler l’anticipation des attaques de l’adversaire et ainsi éviter de subir les coups d’un entraînement réel, en danse elle offre des entraînements techniques avec des coachs virtuels, en athlétisme elle permet de travailler sur le passage de témoin au relais sans s’épuiser et, dernier exemple, elle permet aux gardiens de but en football d’anticiper la trajectoire de la balle.

Crédit photo : Shutterstock

Les États-Unis se sont rapidement saisis de l’opportunité de rapprocher la science du sport, notamment en Silicon Valley où les startups de Sport Tech prolifèrent. L’application Strava, dont la réputation n’est plus à faire, est née en 2009 à San Francisco et compte aujourd’hui plus de cent vingt millions d’utilisateurs. Elle permet aux coureurs d’améliorer leurs performances grâce à l’analyse des données collectées comme leur vitesse, leur fréquence cardiaque, ou encore leur cadence. STRIVR Labs, fondée en 2015 (améliorent les performances sportives en utilisant des simulations VR) Sparta Science, fondée en 2008 (utilisent l’IA et la biomécanique pour prévenir les blessures) ou encore Athos, fondée en 2012 (développement de vêtements intelligents avec des capteurs intégrés pour suivre l’activité musculaire) font parti de la vingtaine de startups spécialisées en Sport Tech présentes dans la Silicon Valley.

La recherche académique s’est également emparée du sujet, c’est pourquoi les universités les plus prestigieuses de la Bay area ont décidé d’ouvrir des laboratoires spécialement dédiés à la recherche dans le milieu sportif. C’est ainsi qu’est né en 2009 le Stanford Human Performance Lab, laboratoire spécialisé en recherche physiologique et biomécanique permettant d’anticiper les blessures liées à l’activité physique. UC Berkeley a suivi la tendance en ouvrant en 2015 le Sports Tech & Human Performance Challenge Lab ayant pour objectif de permettre aux étudiants la création de startups utilisant la technologie au profit des sportifs. L’Université de Californie de San Francisco (UCSF) possède aussi un laboratoire de recherche nommé Human Performance Center offrant des services d’analyse aux athlètes à tous les niveaux (biomécanique, physiologie de l’exercice, sommeil).

Côté français, le CNRS a récemment publié un article mettant en lumière le programme de recherche Sciences 2024 mis en place six années plus tôt par Christophe Clanet, directeur de recherche au CNRS et professeur à l’école Polytechnique, ayant pour but de “ramener 80 médailles à la maison”. Il s’agit d’un programme de recherche appliquée permettant d’optimiser les performances des athlètes français en vue des JOP 2024. Douze projets, axés sur différentes disciplines sportives tels que la natation, la voile, la boxe, le cyclisme l’aviron et les sports paralympiques, ont ainsi pu être financés à hauteur de 20 millions d’euros. C’est une grande première pour la France en termes d’investissements sur ce sujet. En effet, la France compte par cette initiative rattraper son retard sur ces domaines de pointe. Christophe Clanet affirme que les nations qui performent le plus en sport sont aussi celles qui font de la recherche sur le sujet : les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni sont de fait celles qui publient le plus dans ce domaine”.

Ainsi, selon l’article publié par le CNRS, différents organismes de recherche (CEA, CNRS, INRIA) mais aussi des institutions sportives (l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance et le Centre national des sports de la Défense) ainsi qu’une quinzaine de grandes écoles ont étroitement collaboré afin d’améliorer la préparation physique et morale des sportifs grâce à ce programme sans précédent. 

Loin de s’achever avec les Jeux olympiques et paralympiques, la recherche et les projets scientifiques au service des athlètes se poursuivront dans les années à venir, nous verrons donc si le programme Sciences 2024 aura porté ses fruits!

 

Rédactrice :

Elisa Bastid, Stagiaire au service pour la Science et la Technologie, Consulat Général de France à San Francisco, [email protected] 

 

Ressources:

https://www.cnrs.fr/fr/actualite/sciences-2024-la-recherche-vise-lor-aux-jo 

https://ortho.stanford.edu/humanperformance.html

https://scet.berkeley.edu/sports-tech-and-human-performance/

https://hpc.ucsf.edu/welcome-ucsf-human-performance-center

https://www.strivr.com/

https://spartascience.com/

https://www.athosperformance.com/

https://www.inria.fr/fr/realite-virtuelle-role-sport-haut-niveau#:~:text=Parmi%20les%20projets%20retenus%2C%20Revea,coups%20d’un%20entra%C3%AEnement%20r%C3%A9el

https://olympics.com/ioc/news/intel-on-the-road-to-paris-we-re-using-ai-to-transform-the-olympic-experience-for-fans-organisers-athletes-and-viewers 

https://olympics.com/ioc/news/intel-unveils-ai-platform-innovation-for-paris-2024

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