Chères lectrices et lecteurs,
Tandis qu’Octobre Rose cède doucement sa place à Movember, le service scientifique s’arrête un temps pour saluer la mémoire de l’astrophysicien franco-québécois Hubert Reeves, décédé le 13 octobre, fervent défenseur d’une autre grande cause qu’était la vulgarisation scientifique – ou comment faire découvrir au plus grand nombre sur les grands secrets scientifiques du monde et de l’Espace.
Et d’Espace il a été question en ce mois d’octobre sur la côte ouest des Etats-Unis, où l’Université de Californie à Berkeley a annoncé la création du “Berkeley Space Center” sur le site de Moffett Field en Silicon Valley, en collaboration avec le NASA Ames Research Center. Après la création du College of Computing Data Science and Society l’an passé, Berkeley confirme sa volonté de remodeler l’enseignement, à l’aune de la vague technologique actuelle de l’intelligence artificielle (IA).
Une vague technologique dont il a ete question lors de la première édition du Sommet France Science, qui s’est tenu le 6 novembre à l’Ambassade de France à Washington D.C. Un événement public à destination de la communauté scientifique française aux Etats-Unis, et qui a mis en lumière les grands axes de la collaboration scientifique franco-américaine. L’occasion de venir écouter nos grands témoins, Yasmine Belkaid, Stéphane Hallegatte et Oussama Khatib, nous révéler les grands défis à venir dans les domaines de la santé, de la lutte pour l’environnement ou encore des technologies émergentes.
Des témoignages qui font très certainement écho aux articles présents dans cette newsletter, qui revient ce mois-ci sur le futur technologique des conflits armés à l’université de Houston ; le rôle de la science ouverte dans la bataille pour le leadership en IA ; la création de 31 “Tech Hubs” sur le territoire américain ; ou encore l’effervescence autour des technologies quantiques.
Sur les questions d’environnement, nous revenons une nouvelle fois sur la place des expertises scientifiques, non plus dans les litiges climatiques, mais cette fois-ci dans l’exercice parlementaire. Une duplicité science & société que l’on retrouve dans les débats autour du coût social du carbone, ou de la nécessité d’adopter une vision frugale de la technologie.
Sur le plan de la santé, l’actualité se révèle riche également avec un soutien remarqué du National Institutes of Health à la création de plusieurs instituts sur le territoire américain, allant des “humanités médicales” à la “santé maternelle”. Un sujet santé également de plus en plus lié à celui de la technologie, comme évoqué par le Pr Romain Pirracchio de l’Université de Californie à San Francisco, et dont il sera question lors de notre prochain événement HealthAI, qui se tiendra à San Francisco les 6 et 7 décembre et la présence d’une délégation de l’Institut Curie, venue précédemment lever des fonds sur la Côte Est des Etats-Unis.
Une actualité scientifique également marquée par des changements notables aux Etats-Unis concernant le financement de la recherche en agriculture ou des collaborations internationales en santé. Des sujets cruciaux que la communauté scientifique française aux Etats-Unis aura peut-être l’occasion d’évoquer avec le Pr Didier Samuel, PDG de l’INSERM, à l’occasion de sa visite aux Etats-Unis du 12 au 16 novembre ; ou encore avec Antoine Petit, PDG du CNRS, lors d’un webinaire le 20 novembre (12h EST / 9h PST / 18h Paris) consacré à la vision stratégique du CNRS et à ses collaborations internationales avec le secteur privé.
Enfin, à l’heure où l’Europe et les Etats-Unis renouvellent pour 5 années supplémentaires le US-EU Science and Technology agreement qui les lie depuis 1997, ces collaborations scientifiques franco-américaines sont plus que jamais au cœur de notre mission. Octobre marque traditionnellement le lancement de nos programmes de soutien à la mobilité, à l’image du programme Chateaubriand (ouvert jusqu’à mi-janvier) et des quatre fonds bilatéraux FACCTS (jusqu’au 5 février), MIT-France (jusqu’au 12 décembre), France-Berkeley (jusqu’au 31 janvier) et France-Stanford (jusqu’au 1e mars). Rappelons également qu’il est encore possible pour les jeunes startups françaises de la deeptech avaient jusqu’au 6 novembre pour postuler à notre programme NETVA de soutien à l’innovation.
Je vous souhaite une excellente lecture.
“Celui qui fait un puzzle possède sur le scientifique deux avantages qui lui facilitent considérablement la tâche. D’abord, toutes les pièces lui sont procurées à l’avance, chacune étant indispensable. Aucune ne manque, aucune n’est en trop. En outre, il connaît le but à atteindre: recréer l’image qui figure sur la boîte du jeu. Pour le savant, le parcours n’est pas fléché (…) il doit opérer un tri dans l’immense moisson d’informations qui lui parvient, pour ne conserver que celles qui lui permettront d’avancer.” – Hubert Reeves.
Emmanuelle Pauliac-Vaujour
Attachée pour la Science et la Technologie au Consulat Général de France à San Francisco, [email protected]