Des prévisions météorologiques adaptées au monde agricole et à la gestion de l’eau aux Etats-Unis

L’Agricultural Research Service (ARS/USDA) et la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) coopèrent pour rendre les prévisions météorologiques directement utilisables par le secteur agriculture, notamment pour la gestion de l’eau. Une équipe de chercheurs de l’ARS Great Plains Agroclimate and Natural Resources Research Unit à El Reno dans l’Oklahoma, travaille avec la NOAA pour convertir les prévisions climatiques saisonnières en données météorologiques exploitables à l’échelle journalière. Ces recherches s’inscrivent dans le cadre des priorités du US Department of Agriculture qui visent à aider les agriculteurs et propriétaires de ranch à faire face aux variabilités liées au climat.

Actuellement, les prévisions de la NOAA sont rarement utilisées dans le monde agricole. Deux principaux problèmes en sont la cause : d’une part les prévisions couvrent de trop grandes zones pour une application directe à l’agriculture ; d’autre pat les prévisions saisonnières sont délivrées pour des périodes de 3 mois, ce qui est trop long et peu précis pour des applications agricoles efficaces.

Selon la météorologiste Jeanne Schneider, impliquée dans le programme, ce sont les variations à court terme ou les ruptures par rapport aux moyennes à long terme, comme les sécheresses et les inondations pendant la saison de croissance des cultures, qui intéressent les agriculteurs. Elle a mis en évidence que les prédictions de la NOAA pour des périodes où les températures étaient au-dessus des normales étaient suffisamment fiables pour être potentiellement utiles pour l’agriculture dans la plupart des 48 Etats continentaux. Cependant, les prévisions actuellement disponibles pour les températures plus basses que la normale sont généralement trop peu fiables pour être utilisables par le secteur agricole.

Les prévisions pour des conditions plus humides ou plus sèches que les moyennes observées sont surtout utiles dans les régions connues pour avoir expérimenté les plus forts effets d’ El Niño ou La Niña sur la précipitation, ce qui représente environ 10% des 48 Etats continentaux. Dans ces régions, les prévisions des précipitations saisonnières peuvent être utiles, notamment pour les entreprises agricoles qui opèrent à l’échelle régionale.

El Niño ou La Niña sont des courants côtiers saisonniers du Pacifique Est (au large du Pérou et de l’Equateur) qui se caractérisent au niveau climatique par une augmentation anormale (El Niño) de la température de l’océan ou une baisse (La Niña) de la température des eaux. Ces perturbations peuvent se manifester par une déroute des cyclones tropicaux, un déplacement des zones de précipitations et de sécheresse ainsi qu’un changement du niveau de la mer.

Le but des chercheurs dans ce projet est de développer des modèles informatiques pour l’aide aux décisions agricoles en lien avec le climat. Les informations qu’ils pourront tirer de ces prévisions pourront ainsi être utilisées pour anticiper les possibilités de pâturage, estimer les rendements des cultures, adapter la gestion et les opérations agronomes, réduire les risques liés au climat et augmenter la rentabilité des exploitations.

Ce projet de recherche s’inscrit également dans le cadre de deux programmes nationaux en cours initiés par l’ARS. Le premier, "Global Change", vise à développer, adapter et apporter des stratégies de gestion destinées notamment aux exploitations agricoles, pour leur permettre de tirer profit des aspects positifs des changements climatiques et de traiter efficacement les effets néfastes. Le second programme, "Water Availability and Watershed Management" vise au développement de pratiques et de technologies pour gérer les ressources en eau dans le secteur agricole à l’échelle du pays. Les recherches sont centrées sur le développement de méthodes pour le recyclage des eaux usées, l’augmentation de l’efficacité de l’utilisation de l’eau et de sa disponibilité et ce dans le but de diminuer les impacts de la sécheresse. Ce programme développe également des outils pour quantifier et prédire l’impact des pratiques conservatrices et les bénéfices qu’elles apportent, mais aussi des technologies et stratégies pour réduire le transport de nutriments, des pathogènes et autres polluants afin d’améliorer la qualité de l’eau. Les résultats du programme devraient fournir des solutions pour assurer un approvisionnement en eau saine au secteur agricole, urbain et industriel tout en améliorant les ressources aquatiques naturelles du pays.

Source :

– Predicting Impacts From Climate Variations – 05/11/2009, https://www.ars.usda.gov/is/AR/archive/nov09/climate1109.htm
– National Programs – Water Availability and Water Management – 02/09/2009, https://www.ars.usda.gov/research/programs/programs.htm?NP_CODE=211
– National Programs – Global Change – 28/10/2008, https://www.ars.usda.gov/research/programs/programs.htm?NP_CODE=204

Rédacteur :

Magali Muller, [email protected] ; Adèle Martial, [email protected]

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