Une nouvelle direction à la NSF pour renforcer la recherche translationnelle

La NSF a acté la création d'une nouvelle direction transversale destinée à renforcer les capacités de l'agence pour porter des programmes d'innovation et assurer la transition des projets de recherche fondamentale vers des applications concrètes. Cette réforme doit permettre à la NSF de se départir de son image d’agence dédiée uniquement à la recherche fondamentale. Ces ambitions devront toutefois s’accommoder d’un budget bien éloigné des prévisions initiales.
Le siège de la NSF, à Alexandria, Virginie. ©NSF

La NSF a annoncé le 16 mars dernier la création d’une septième direction au sein de la National Science Foundation (NSF). La nouvelle direction avait été approuvée par la loi de financement des agences fédérales pour l’année fiscale 2022, votée par le Congrès au début du mois de mars après plusieurs mois de retard suite à des désaccords entre démocrates et républicains. Elle sera chargée de financer la R&D “inspirée par l’usage” (“use-inspired”), autrement dit la recherche translationnelle qui assure la passerelle entre recherche fondamentale et recherche appliquée. 

Erwin Gianchandani, issu des rangs de la recherche en informatique et ayant occupé plusieurs postes de direction depuis son arrivée à la NSF en 2012, a été choisi pour diriger la nouvelle direction pour la technologie, l’innovation et les partenariats (TIP). 

La NSF comprenait jusqu’alors six directions thématiques dédiées respectivement aux mathématiques et sciences physiques, à l’ingénierie, aux géosciences, à la biologie, à l’informatique et aux sciences sociales. La TIP a été conçue comme une plateforme transversale chargée d’identifier les projets prometteurs au sein des directions existantes pour accélérer leur transition vers des applications concrètes. 

La nouvelle direction sera notamment responsable des programmes existants SBIR/STTR qui permettent à de petites entreprises de bénéficier d’un financement fédéral pour leur R&D.

Un autre programme d’ampleur qui sera administré par la TIP est le programme Pathways to Enable Open-Source Ecosystems (POSE). Son ambition affichée est d’organiser la recherche en source ouverte, de financer des projets en source ouverte et de coordonner les efforts de développement.

La TIP devrait également être en charge du programme des Regional Innovation Accelerators dans le cadre d’un effort engagé par la NSF pour décentraliser la R&D en confiant à des hubs régionaux la construction d’écosystèmes d’innovation locaux. L’agence a proposé de financer à hauteur de 10 millions d’euros par an chacun des 20 hubs régionaux identifiés. Ces ambitions se heurteront néanmoins à l’augmentation plus timide que prévu du budget de la NSF pour l’année fiscale 2022, prévu à 20% par le président mais finalement arrêté à 4% par le Congrès dans sa loi de financement votée début mars.

Lire aussi : Vote des budgets fédéraux : des montants en deçà des attentes pour les agences de R&D

La NSF avait en effet requis 865 millions de dollars pour la création de la TIP, dont la moitié serait redirigée depuis les financements existants d’autres programmes. Mais la loi de financement votée par le Congrès interdit finalement à la NSF de profiter de la fongibilité de ses crédits pour alimenter la nouvelle direction. Les modalités exactes de financement devraient être tranchées dans le cadre de la réconciliation des deux paquets législatifs actuellement en cours de discussion au Congrès.

Rédacteur :

Julian Muller, Attaché adjoint pour la Science et la Technologie à Washington DC – [email protected]

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