Le American Energy Innovation Act (AEIA) est en progression vers un vote par le Sénat américain, après une validation par le Comité sur l’Energie et les Ressources Naturelles avec un support bipartisan. Si cette loi était ratifiée, elle représenterait la première loi sur l’énergie de la décennie, prouvant l’avancée de la politique américaine sur un sujet rarement appuyé par les votes bipartisans.
La loi comprend 5 volets : recherche et développement sur les nouvelles énergies vertes, meilleures technologies de stockage, modernisation du réseau électrique, réduction du carbone atmosphérique et séquestration, émissions des secteurs industriel et manufacturier.
La décarbonisation implique de capturer les émissions carbones avant qu’elles n’entrent dans l’atmosphère, en retirant le dioxyde de carbone et les autres gaz à effet de serre (GES) directement de l’air, et en utilisant ou stockant le carbone capturé. L’AEIA intègre la mobilisation de 600 millions USD pour un programme visant la découverte de formations rocheuses naturelles souterraines capables de stocker des GES à grande échelle. Elle promeut la mise en place d’un programme d’utilisation du carbone visant à démontrer ses usages pour les produits commerciaux et industriels. Finalement, l’AEIA soutient le développement de technologies et de stratégies pour directement capturer le carbone de l’atmosphère. Une étude du World Resource Institute estime que ce type de technologies pourrait retirer entre 200 et 1400 mégatonnes de carbone par an d’ici 2050 – à condition que les politiques fédérales appropriées soient mises en place.
Des interrogations demeurent concernant le coût de déploiement à grande échelle de ces programmes et leur capacité à capter du carbone à un taux suffisamment rapide pour atteindre les objectifs de zéro émission nette à temps. Les technologies correspondantes sont à des stades de développement variables. Les applications les plus prometteuses sont liées aux industries du ciment et de l’acier dans lesquelles les options de réduction à la source sont plus limitées qu’ailleurs. Les options de décarbonisation sont nombreuses dans le secteur énergétique américain et semblent plus optimales que la modernisation des usines d’énergies fossiles. Il existe néanmoins de nombreuses usines récentes en Asie, qui pourraient nécessiter d’être modernisées avec des technologies de capture du carbone. Un programme de recherche et développement américain pour positionner les entreprises nationales sur cette technologie serait souhaitable pour améliorer la compétitivité des Etats-Unis et soutenir une décarbonisation globale.