Crédit : Jeremy Barande
Aux États-Unis, les études supérieures commencent par un premier cycle appelé Undergraduate studies, au terme duquel un bachelor est obtenu après quatre ans d’études [1]. Lors de la première année de bachelor, les étudiants suivent des cours d’enseignement général et des cours d’introduction. Au cours de la première année ou de la seconde année, ils choisissent une matière principale, appelée « major« , qui orientera la suite de leur parcours académique jusqu’à l’obtention du diplôme [2]. Il est intéressant de noter qu’environ un tiers des étudiants changent de major durant leur cursus de premier cycle.
Une étude sur cinq ans a été menée par l’institut américain de physique (American Institute of Physics, AIP) afin de comprendre les raisons qui poussent les étudiants à poursuivre des études en physique et les facteurs qui influencent leur réussite. En 1984, la part des bachelors en physique représentait 2,4% des diplômés dans les disciplines des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) aux États-Unis. En 2022, les bachelors de physique ne représentent plus que 2 % des diplômés en STEM. La major physique semble avoir perdu de sa popularité ces dernières années (Graphique 1).
Dans le domaine de la physique, les étudiantes sont particulièrement sous-représentées par rapport aux autres disciplines STEM. Par exemple, dans les sciences biomédicales, 66 % des diplômés sont des femmes, tandis qu’en physique, elles ne représentent que 24 % (Graphique 2). Le rapport souligne que les femmes en STEM sont plus susceptibles de persévérer lorsqu’elles ressentent un sentiment d’appartenance sociale et interagissent avec des enseignantes ou des pairs féminines dans leurs programmes [3]. En 2014, seulement 16 % des professeurs de physique étaient des femmes [4].
La diversité ethnique est également un enjeu. Parmi les titulaires d’un bachelor en physique, seulement 3 % des étudiants sont noirs ou afro-américains, et 12 % hispaniques ou latinos. Ces pourcentages sont inférieurs à ceux des autres bachelors en STEM, où les diplômés noirs ou afro-américains représentent 9 % et les hispaniques ou latinos 16 % des diplômés.
De manière générale, plusieurs facteurs encouragent les étudiants à poursuivre des études en STEM :
–Auto-efficacité : confiance en leurs compétences scientifiques.
–Attentes professionnelles : des perceptions positives sur les opportunités de carrière dans les sciences.
–Parcours académique : une forte exposition aux sciences et mathématiques au lycée.
–Expériences de cours : des expériences enrichissantes avec des enseignants qualifiés et des classes de petite taille.
–Soutien financier : un appui financier adéquat.
–Soutien social : un soutien de la part des professeurs, de la famille et des pairs.
Les étudiants qui choisissent une major en physique sont souvent motivés par plusieurs facteurs :
-Une meilleure compréhension du monde qui les entoure.
-L’opportunité de résoudre des problèmes complexes et satisfaisants.
-La combinaison de sciences et de mathématiques.
-Un sentiment d’accomplissement en réussissant dans une discipline exigeante.
-La promesse d’une carrière flexible et gratifiante.
Dans 72 % des cas, l’intérêt pour la physique se développe dès le lycée, souvent grâce à des professeurs inspirants qui utilisent des démonstrations ou impliquent activement les élèves. D’autres étudiants découvrent leur passion plus tard, durant leurs études supérieures (16 %), ou même durant l’enfance (12 %), à travers des médias scientifiques comme les documentaires ou d’autres outils de vulgarisation scientifique.
Enfin, il est intéressant de noter que parmi les étudiants qui choisissent d’intégrer des cours d’introduction à la physique, 85 % ont au moins un parent ou tuteur légal titulaire d’un bachelor, et dans 55 % des cas, ce diplôme est en STEM.
Bien que cette étude apporte un éclairage précieux sur les motivations et les facteurs qui influencent les étudiants en physique, elle présente des limites. En effet, l’enquête a été menée dans seulement quatre universités et collèges accueillant des étudiants majoritairement blancs, ce qui limite la représentativité des résultats [3]. Les expériences des étudiants dans d’autres contextes éducatifs, tels que les collèges communautaires, les universités historiquement noires, pourraient être très différentes. Il est donc important de compléter cette recherche avec des études plus inclusives et représentatives pour mieux comprendre les dynamiques propres à la diversité des parcours universitaires.
Rédacteurs :
Noelly Roussel, Chargée de mission pour la Science et la Technologie, Consulat Général de France à Houston, [email protected]
Alessio Guarino, Attaché pour le Science et la Technologie, Consulat Général de France à Houston, [email protected]
Références
[1] Le système des études aux États-Unis | Studyrama
[2] Everything You Need to Know About Undergraduate Degrees | scholarships360
[3] Attrition and Persistence in Undergraduate Physics Programs | AIP
[4] Women in Physics and Astronomy | AIP Report (2019)