L’université de Californie (UC) Davis, acteur de premier plan pour la recherche environnementale et technologique, regarde vers la France en 2025

Le Service pour la Science et la Technologie du Consulat général de France à San Francisco est allé à la rencontre des chercheurs et dirigeants de l’Université de Californie (UC) Davis, près de Sacramento. UC Davis et la France ont un long historique de collaborations dans la recherche, en particulier sur les sujets environnementaux. UC Davis bénéficie notamment des bourses de mobilité du fonds France-Berkeley et un accord de partenariat est actuellement en cours avec l’INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement). De nouvelles thématiques de collaboration de recherche émergent en 2025 entre les écosystèmes français et californiens, parmi lesquelles l’adaptation et la résilience climatique, la prévention des pandémies, et la mobilité durable. Autant de problématiques qui pourront notamment être portées par le biais des sommets internationaux organisés par la France en 2025, renforçant les synergies sur l’éthique de l’IA, les océans et valorisant les intersections avec les sciences humaines et sociales.

Crédit photo : Consulat général de France à San Francisco

 

UC Davis : un partenaire universitaire de longue date et de premier plan pour la France

Appartenant au prestigieux réseau des Universités de Californie (UC), UC Davis est 101ème au classement de Shanghaï des universités, mais 5ème pour les disciplines liées à l’écologie. Elle héberge environ 40 000 étudiants et se distingue particulièrement dans les domaines des Lettres et Sciences et des Sciences Environnementales, Agronomiques et Agricoles. Il s’agit d’une université de recherche qui entretient déjà des liens forts avec la France (plus de 1500 co-publications ces 5 dernières années, 7 accords de coopération depuis 2016, un programme Study Abroad, bénéficiaire du Fonds France-Berkeley). Les partenaires français naturels de UC Davis sont le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), l’INRAE et quelques universités phares telles que Montpellier (agriculture, agronomie) et Bordeaux (viniculture, viticulture).

Un Agreement for graduate and faculty intend to exchange est en cours de signature entre UC Davis et l’Université de Versailles-Saint-Quentin, qui est centré exclusivement sur les Sciences Humaines et Sociales (SHS).

Du côté des sciences technologiques (STEM), un accord de partenariat avec l’INRAE est actuellement en cours (2020-2024) qui a vu le financement de 2 projets de recherche et l’accueil de 2 chercheurs français à UC Davis (en santé de la vigne et génomique). L’INRAE était présent à San Francisco en novembre afin de discuter les termes du renouvellement de cet accord important.

Rencontres sur le campus de UC Davis

Le 14 novembre 2024, le service pour la science et la technologie (SST) du consulat général de France à San Francisco (CGSF) s’est rendu à UC Davis accompagné du Consul général de France à San Francisco, de la Conseillère pour la Science et la Technologie de l’Ambassade de France à Washington D.C., et d’une délégation de l’INRAE.

Cette visite a été l’occasion d’aller à la rencontre de nos interlocuteurs français et américains en sciences et politiques environnementales (Mark Lubell, Esther DeLozier), en médecine vétérinaire et en viticulture et oenologie (Dario Cantu, Andrew McElrone) afin d’explorer les perspectives de collaborations futures. Nous avons également eu la chance de pouvoir discuter des sujets d’intérêt commun futurs entre la France et UC Davis avec le bureau des relations extérieures (Global Affairs : Michael Lazzara, Sarah Olson), la direction de la recherche (Office for Research : vice-chancelier Atkinson, Ana Lucia Cordova, Albert Liu) et la direction de l’université (Provost Croughan et vice-Provost Delplanque). 

Perspectives de collaborations futures (recherche)

En premier lieu, le sujet de l’adaptation climatique, à l’interface entre STEM et SHS, est un sujet de collaboration prioritaire. Celle-ci pourrait se concrétiser par une initiative soutenue conjointement par INRAE et le Consulat Général de France à San Francisco, par exemple sous forme d’un échange doctoral franco-américain (FADEX), co-organisé avec UC Davis. Un appel à manifestation d’intérêt pourrait être publié en 2025.

UC Davis est également un co-porteur potentiel sur des actions futures autour de la résilience et du savoir indigènes. Le SST de San Francisco a déjà eu la chance de pouvoir s’intéresser à ce sujet lors d’un événement franco-américain organisé à l’Université de Fairbanks, Alaska, en octobre 2024, ce qui ouvre le champ à des actions conjointes en 2025. 

Concernant les initiatives internationales conduites par l’INRAE, des intersections avec PREZODE (Prévention de l’émergence des maladies zoonotiques) et ACROPICS (Pratiques agricoles durables pour la protection des cultures) sont à explorer, en s’appuyant sur les outils de collaboration de l’INRAE : laboratoires internationaux associés (IAL), réseaux de recherche internationaux (2RI) et appels conjoints à mobilité (JLC).

Enfin les autres sujets exploratoires d’intérêt commun identifiés lors de cette visite sont les suivants : épidémiologie et prévention des pandémies (“pandemic intelligence”), transport durable, ingénierie aérospatiale et observation terrestre, habitabilité dans l’espace (alimentation), eau, systèmes carbonés et stockage du carbone. 

Perspectives de collaborations futures (mobilités)

UC Davis est partenaire du fonds France-Berkeley pour la mobilité des jeunes chercheurs en STEM et en SHS. Chaque année, quelques projets bénéficient de ce financement. A noter que la direction de ce fonds a élevé le montant des contributions par projet pour l’année 2025-2026, pour un soutien total de 15k€ par projet. L’appel à contributions est actuellement ouvert jusqu’au 31 janvier 2025.

UC Davis dispose par ailleurs d’un appel annuel de “Seed grants for international activities” de 20k€ par projet (l’appel 2025 vient de se clôturer le 13 décembre 2024), avec des dispositifs particuliers à destination de certains pays européens.

Un autre projet pour 2025, avec le soutien du CGSF, serait de créer de plus nombreux espaces de collaboration entre chercheurs. Ces espaces existent déjà en ligne pour les chercheurs de UC Davis. Le fonds France-Berkeley soutient également chaque année des projets de mobilité pour l’organisation d’ateliers et conférences scientifiques. Le service de coopération universitaire au CGSF a accueilli à l’automne 2024 un événement réunissant les alumni de ce fonds, une initiative qui pourrait se répéter annuellement.

Des projets concrets pour avancer

A l’occasion de l’événement Science Beyond Borders organisé par le SST à San Francisco, qui s’est tenu au lendemain de cette visite, la directrice des affaires internationales de UC Davis, Joanna Regulska, a mentionné la création à Paris d’un centre dédié aux transports, porté par l’institut pour le transport de UC Davis (l’un des seuls instituts de cette nature financé exclusivement sur des fonds fédéraux aux Etats-Unis). Ce centre fournit un lieu physique facilitant les mobilités, les échanges et la consolidation des collaborations, en particulier dans le domaine technologique. Il ne s’agit pas d’un centre de recherche générique mais d’un centre porteur d’une mission liée au changement climatique et aux émissions de gaz à effet de serre. Le fait que cette dimension globale soit incarnée au sein d’un lieu identifiable pourrait être un facteur important pour systématiser et fluidifier les mobilités des jeunes générations de chercheurs entre UC Davis et la France.

 

En conclusion, le partenariat existant entre UC Davis et les laboratoires de recherche français est appelé à grandir dans les années à venir, avec un intérêt croissant pour les problématiques d’action et de résilience climatique. La France et la Californie, en particulier, partagent de nombreuses questions de recherche dans le domaine des sciences environnementales, à commencer par la vigne, les incendies, ou les océans. A ces sujets s’ajoute celui de l’intelligence artificielle (IA), très développé à UC Davis, qui comme UC Berkeley est également un centre CITRIS (Centre pour les technologies de l’information au service de la société). De manière notable, UC Davis dispose d’un département de 35 chercheurs permanents sur les sujets de l’éthique de l’IA, mené par Raissa D’Souza. A ceci s’ajoute un département des sciences indigènes en fort développement, à l’intersection des STEM et SHS. 

Dans un contexte où les chercheurs et la direction de UC Davis anticipent un désalignement des priorités de l’université avec les priorités fédérales dans les années à venir sur la question des sciences environnementales, il semble important de pouvoir sanctuariser le maintien des collaborations dans ces domaines et soutenir la recherche par le biais de programmes dédiés. Ces points de recoupement rendent pertinente l’implication des chercheurs de cette université dans la préparation des deux sommets majeurs qu’hébergera la France en 2025, pour lesquels nos interlocuteurs ont montré un intérêt marqué : le sommet de Paris pour l’action sur l’IA (10-11 février) et la Conférence des Nations Unis sur les Océans, à Nice (UNOC, 9-13 juin).

 

Références : 

Programmes du SST : 

Evénements du SST en lien : 

 

Rédactrices : 

Emmanuelle Pauliac Vaujour, attachée pour la Science et la Technologie au Consulat général de France à San Francisco, [email protected] 

Valentine Asseman, chargée de mission pour la Science et la Technologie, Consulat Général de France à San Francisco, [email protected] 

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