Les agriculteurs peuvent-ils aider à lutter contre le réchauffement climatique en séquestrant des gaz à effets de serre ? Selon des chercheurs de University of California, Davis, c’est possible et cela pourrait même leur rapporter de l’argent.
Le professeur Rattan Lal, directeur du Carbon Management and Sequestration Center de Ohio State University estime que 80 à 200 millions de tonnes de carbone par an pourraient être retirées de l’air grâce à des changements de pratiques des agriculteurs américains. En particulier, les techniques de non-labour ou de labour réduit (‘agriculture de conservation’) réduisent la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en diminuant les émissions dues à l’utilisation des tracteurs et en séquestrant le carbone dans le sol ; par ailleurs, elles permettent aussi de préserver les sols et s’inscrivent ainsi dans une vision plus durable de l’agriculture.
Ces pratiques ont commencé à être adoptées dans le Midwest par des agriculteurs utilisant du maïs résistant au Round Up et laissant les résidus de récolte sur le sol. Ils estiment qu’ils gagnent 5 à 10% de bénéfice en réduisant les intrants (carburants, engrais, ..) tout en maintenant des rendements élevés. L’économiste Stephen Vosti de UC Davis va plus loin en suggérant que l’introduction d’un marché de droits à polluer serait le meilleur moyen d’inciter les agriculteurs à adopter ces nouvelles pratiques plus durables. Ainsi les gros pollueurs atteindraient les objectifs de réductions de gaz à effet de serre en payant les agriculteurs pour séquestrer le carbone. Un tel marché des droits à polluer n’existe pas encore en Californie, mais le Chicago Climate Exchange (CCX) lancé en 2003 regroupe dorénavant plus de 100 membres.
Source :
https://www-ucdmag.ucdavis.edu/current/feature_3.html
Pour en savoir plus, contacts :
– https://www.chicagoclimatex.com/
– https://cmasc.osu.edu/
Code brève
ADIT : 31580
Rédacteur :
Claire Notin, [email protected]