En décembre dernier, le Department of Energy (DOE) américain a publié en ligne une demande de contribution à la communauté scientifique et industrielle du pays sur les « technologies prêtes à être démontrées à grande échelle qui permettent de réduire les émissions de dioxyde carbone et son élimination de l’atmosphère ». Cette requête fait suite à la loi sur l’investissement dans les infrastructures et l’emploi (Infrastructure Investment and Jobs Act), que le président Biden a promulguée le 15 novembre dernier et qui abondera de plus de 62 milliards de dollars le DOE sur plusieurs années. Environ 12,5 milliards de dollars seront alloués à la R&D sur la gestion du carbone, les infrastructures et les démonstrations technologiques.
Le DOE ratisse large pour préparer ses prochaines actions structurantes. Les points de vue et contributions de tous les acteurs pertinents sont sollicités : industriels, investisseurs, développeurs, universitaires, laboratoires de recherche, agences gouvernementales, ONG et communautés potentiellement affectées, etc. Il est intéressant de noter qu’une attention toute particulière est portée à la notion de justice environnementale. Le DOE indique qu’il s’intéresse à « l’ensemble du cycle de vie de ces technologies, y compris les considérations relatives à la chaîne d’approvisionnement en combustibles fossiles, les risques futurs du système et le contexte social/institutionnel. » Grâce à la loi sur les infrastructures, le DOE va recevoir également 9,5 milliards de dollars pour les technologies de production d’hydrogène, et déjà a obtenu plus de 200 réponses à une demande de contributions similaire émise pour ce vecteur énergétique l’été dernier.
Dans l’ensemble, les financements issus de cette loi sont destinés à transformer le portefeuille de projets du DOE, et celui-ci devra rapidement renforcer sa capacité à sélectionner et à superviser les projets de grande envergure. Les défenseurs de la décarbonation surveillent également de près les bénéficiaires des politiques du DOE afin de voir dans quelle mesure elles profitent aux entreprises du secteur des combustibles fossiles, qui sont bien placées pour solliciter des fonds pour des projets de gestion du carbone et de production d’hydrogène à grande échelle.
Pour plus d’informations : https://www.aip.org/fyi/2021/new-infrastructure-law-provide-billions-energy-technology-projects
Rédacteur : Benoit Faivre, Attaché adjoint pour la Science et la Technologie à Washington D.C. – [email protected]