Les Etats-Unis, premier pays en termes de lancements
Les Etats-Unis et la Chine ont respectivement effectué un peu plus d’un quart (sans compter un échec juste avant le lancement pour les Etats-Unis et un échec après lancement pour la Chine) des 83 lancements effectués avec succès dans le monde en 2016 (19 % pour la Russie, sans compter un échec ; 13 % pour l’Europe ; 8 % pour l’Inde ; 5 % pour le Japon et 1 % pour Israël et la Corée du Nord). La répartition des lancements américains est la suivante : 1 avec Falcon 9v1.1, et 8 avec Falcon Full Thrust (SpaceX, avec échec le 3 septembre), 8 avec Atlas (ULA), 4 avec Delta (ULA), 1 avec Antares (Orbital ATK) et 1 avec Pegasus (Orbital ATK).
SpaceX a essuyé deux échecs de récupération du 1er étage en 2016.
Les lancements commerciaux américains
Les lancements commerciaux réussis ont compté pour un quart des lancements dans le monde, et pour 50 % des lancements aux Etats-Unis (72 % en Europe). Les Etats-Unis ont effectué 11 lancements commerciaux réussis, soit 50 % des lancements commerciaux mondiaux en 2016 (Europe 38 %). Sur les 2,5 Md$ (2,2 Md$ en 2015) de revenus générés par les 21 lancements commerciaux, 1,2 Md$ (615 M$ en 2015) résultaient des activités américaines.
Le Falcon 9 de SpaceX a été utilisé pour sept lancements : deux missions de fret vers l’ISS dans le cadre du programme Commercial Resupply Services (CRS) signé avec la NASA, et cinq en orbite de transfert géostationnaire pour le compte des opérateurs commerciaux SES, Sky Perfect JSAT (deux lancements), Thaicom, ABS et Eutelsat (lancement conjoint) avant l’interruption des vols après l’explosion du 1er septembre (destruction du satellite israélien Amos-6).
La fusée Atlas V aura effectué le lancement de la capsule Cygnus vers l’ISS (succès partiel de la mission Orbital ATK) ainsi que celui du satellite de communications Echostar XIX pour le compte d’Hughes Network Systems et du satellite d’observation de la terre Worldview 4 pour Digital Globe.
L’année 2016 a également marqué le retour en vol du lanceur Antares d’Orbital ATK après l’échec au lancement de 2014.
Vols suborbitaux et rentrée atmosphérique
En 2016, la FAA a par ailleurs attribué deux licences de retour (re-entry licenses) pour des capsules Dragon lors des missions CRS-8 et CRS-9. Dans le domaine suborbital, l’agence américaine a octroyé quatre permis expérimentaux (Experimental Permit) autorisant Blue Origin à procéder à quatre vols d’essais suborbitaux de son lanceur New Shepard, aucun vol suborbital n’ayant été effectué sous licence de la FAA en 2016.
Desserte de la station spatiale internationale
Dans le cadre du programme Commercial Crew and Cargo de la NASA devant permettre aux sociétés privées de développer de nouvelles capacités de transport de fret et d’astronautes vers l’ISS, la NASA a signé en 2016 un second contrat de services de ravitaillement en fret avec SpaceX (véhicule Dragon de transport de fret opérationnel depuis 2012), Orbital ATK (véhicule Cygnus) et Sierra Nevada Corporation (dont le système de fret est toujours en cours de développement) pour la période 2019 à 2024. Les véhicules habités, dont les capsules Dragon de SpaceX et CST-100 Starliner actuellement développée par Boeing, ne sont pas attendus avant 2018.
Roscosmos a effectué six missions de desserte de la station spatiale internationale (sans compter un échec au lancement).
Les satellites, sondes et véhicules américains lancés en 2016
Près de la moitié des 185 satellites, sondes et véhicules lancés en 2016 (91 sur 185, Cf. tableau 3 ci-dessous) étaient américains (parmi ces 91 satellites, 37 cubesats et 8 microsatellites), 17 % étant chinois, 11 % européens, 8 % russes et 6,5 % indiens.
En 2016, 55 cubesats, provenant majoritairement du secteur privé, ont été déployés lors de missions de fret vers la station, dont vingt cubesats de Planet lors de la mission OA-6 (12 autres ont été lancés directement en orbite via un lanceur indien PSLV) ainsi que les treize premiers cubesats de la constellation de Spire Global via des fusées Atlas V et Antares.
L’industrie américaine des charges utiles (à usages civil, militaire et commercial) est constituée majoritairement par les sociétés aérospatiales consacrées et les principaux partenaires privés du gouvernement américain dans les secteurs spatial et de défense, à savoir Ball Aerospace, Space Systems Loral (SSL), Boeing, Lockheed Martin Corporation, et Orbital ATK. D’autres sociétés comme Harris, Northrop Grumman, ou Raytheon, sans produire de charges utiles à proprement parler comme le font Ball Aerospace et SSL, participent au développement et à la fabrication de composants spécifiques (antennes, électronique, et autres sous-systèmes).
Lancements impliquant les Etats-Unis (lanceurs, satellites et desserte de la station spatiale internationale)
Remarque générale
Les satellites non-américains construits par les sociétés américaines n’apparaissent pas dans ce tableau (sauf dans le cas d’un lancement par un lanceur américain).
Orbite
GSO : orbite géosynchrone, GTO : orbite de transfert géostationnaire, ISS : orbite de desserte de la station spatiale internationale, HEL : orbite héliocentrique, LEO : orbite basse, LEOr orbite basse rétrograde, MEO : orbite moyenne, SSO : orbite héliosynchrone.
Type de mission
AIS : système d’identification automatique, ASR : retour d’échantillon d’astéroïde, CAL : calibration, ISS : desserte de la station spatiale internationale, MTO : météorologie, OT : observation de la Terre, OTECH : observation de la Terre et technologie, SUR : surveillance de l’espace, TC : télécommunications, NAV : navigation, REC : reconnaissance, TECH : technologie, XRAY : astronomie en rayons X.
Statut
(a) : échec de la récupération du 1er étage, (b) : anomalie post-lancement du satellite, (c) : non-déploiement d’un des neuf satellites, (d) : échec de la récupération du 1er étage, (e) : satellite opérationnel sur une orbite non-nominale, (f) : lanceur et satellite détruits au sol avant le lancement, (g) : échec au lancement.