Dans la continuité du biohub créé à San Francisco par la “Chan-Zuckerberg Initiative” (CZI) , un deuxième biohub va être créé à Chicago, et sera centré sur l’étude de l’inflammation, par des méthodes de biologie cellulaire et moléculaire, ainsi que des technologies innovantes. Plus précisément, le premier objectif des chercheurs sera de créer des capteurs miniatures qui permettront, à l’échelle des tissus, de comprendre le fonctionnement détaillé des cellules et les interactions intercellulaires au sein de tissus vivants. Les chercheurs espèrent ainsi mesurer l’activité des cellules immunitaires et comprendre leur fonctionnement, afin de mieux traiter des maladies inflammatoires ou associées à un contexte inflammatoire, comme les cancers, les maladies cardiovasculaires, ou la démence [2].
Ces biohubs reposent sur une approche multidisciplinaire qui associe chercheurs de la santé et experts de la tech, via un modèle de financement original : au lieu de financer uniquement des laboratoires à titre individuel, le centre offre la création d’un espace de recherche commun, qui rassemble les scientifiques des différentes institutions [3,4].
Cette initiative à Chicago s’appuie sur l’expérience du centre CZI de San Francisco, qui associe University of California Berkeley, University of California San Francisco et Stanford University et qui a permis la réalisation d’une cartographie de différents types de cellules chez l’humain et plusieurs espèces animales, et qui se focalise sur les maladies infectieuses émergentes et la prévention des pandémies [5,6]. Ce nouveau biohub associera les trois grandes universités de Chicago que sont University of Chicago, Northwestern University, et University of Illinois Urbana-Champaign et sera dirigé par la professeure Shana O. Kelley (Northwestern), professeure de chimie et de génie biomédical spécialisée dans les capteurs biologiques [7]. Ces universités ont en effet développé des expertises dans des domaines biotech innovants tels que la génomique et la recherche sur les tissus pour (University of Illinois), la chimie, les biocapteurs et les nanotechnologies (Northwestern University), et l’ingénierie moléculaire et l’immunité/inflammation (University of Chicago).
Ce modèle collaboratif a été salué par la communauté scientifique et universitaire de Chicago, qui fonde beaucoup d’espoirs sur les retombées potentielles futures de la création de ce biohub.
D’après l’ancien directeur de World Business Chicago, agence de développement économique de la ville), cette association implique des collaborations nouvelles et durables entre ces trois universités qui collaborent déjà, mais dont la rivalité restait encore forte.
Les déclarations qui ont suivi l’annonce de la part des institutions concernées vont d’ailleurs dans ce sens. Le président de Northwestern University, Michael Schill, a ainsi déclaré que « le Chan-Zuckerberg Biohub Chicago rassemblera certains des meilleurs talents de Northwestern, de l’université de Chicago et de l’université de l’Illinois à Urbana-Champaign, marquant ainsi une nouvelle ère de collaboration entre les plus grandes universités de la région« . [8] De son côté, le vice-président pour la recherche de l’université de Chicago, Juan de Pablo, a déclaré : « le modèle que nous avons mis au point pour ce projet nous permet de rivaliser sur d’autres projets. Désormais, lorsque nous faisons face à beaucoup de compétition, nous nous appelons immédiatement les uns les autres« . [9]
Références:
[1] Chan Zuckerberg Initiative selects Chicago as site of $250 million biohub │ Chicago Business Journal
[4] UChicago to partner on new Chan Zuckerberg Initiative biomedical research hub │ UChicago News
[6] The Tabula Projects │ CZ Biohub San Francisco
[8] Northwestern to co-lead new Chan Zuckerberg Biohub Chicago │ Northwestern Now
Rédactrice : Marie Poirot, Chargée de mission scientifique au Consulat Général de France à Chicago, [email protected]