L’exploration des fonds marins arctiques pour comprendre les effets du changement climatique

L’université du Texas à Austin a relevé le défi d’explorer les fonds arctiques grâce à un robot submersible qui va explorer trois glaciers du Groenland ayant réagi différemment aux effets du changement climatique. La mission est prévue pour être lancée à l’été 2023 [1]. Ce sera la première fois que la seconde plus grande calotte glaciaire, après l’Antarctique, sera observée de si près sous l’eau. 

Le robot Neired Under Ice dans l’océan Arctique en 2019. Credit: Luis Lamar, the Avatar Alliance Foundation.

Le robot, Nereid Under Ice (NUI), a été conçu en partenariat avec Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI) [2] pour résister aux eaux gelées et être en mesure d’être piloté à distance lors de forts courants, tout en devant approcher de très près les glaciers, tout en étant en mesure de retourner à bon port avec les données et les échantillons collectés [3].  

L’objectif principal de ce projet est d’étudier les murs de sable naturels qui renforcent les glaciers, les moraines, et qui sont censés stabiliser la calotte glaciaire [4]. Cette étude pourra conduire à des projections plus précises de l’élévation du niveau de la mer, car pour l’instant, la seule information connue des scientifiques est l’augmentation anticipée du niveau de la mer, mais pas la vitesse à laquelle le phénomène se produit. 

Le robot NUI, se dirigera sous l’eau en face de chaque glacier et cartographiera la topographie du fond marin. Une fois sur son site cible, les opérateurs à bord d’un navire à proximité guideront à distance le bras manipulateur du robot pour récupérer les carottes de sédiments des murs du glacier ainsi que des tas de sédiments projetés en dessous. Son principal lien de communication sera une fibre optique d’une longueur de 16 km. Le robot pourra toujours être piloté à l’aide de l’acoustique sous-marine si la fibre est rompue. Il reviendra automatiquement à un point de ramassage si toutes les communications échouent.

L’étude pourrait expliquer comment les murs de sable ont été formés et comment ce processus peut varier avec la location. Ces informations pourront être utiles pour les futurs projets de géoingénierie comme construire des murs artificiels pour maintenir les glaciers, une manière de ralentir le processus de fonte des glaces en attendant une transition vers les sources d’énergies bas carbone [5].

Les scientifiques en charge du projet soutiennent que ce type d’étape audacieuse est nécessaire pour s’attaquer aux questions urgentes et pertinentes sur le changement climatique, et les géo-risques qui pourraient transformer notre compréhension de l’élévation du niveau de la mer.

Rédactrice:

Lynda Amichi, attachée adjointe pour la science et la technologie, Houston

Références:

  1. Robotic Exploration of Uncharted, Underwater Glacial Walls Set for 2023. UT News https://news.utexas.edu/2022/01/31/robotic-exploration-of-uncharted-underwater-glacial-walls-set-for-2023/ (2022).
  2. Woods Hole Oceanographic Institution. https://www.whoi.edu/.
  3. HROV Nereid Under Ice – Woods Hole Oceanographic Institution. https://www.whoi.edu/ https://www.whoi.edu/what-we-do/explore/underwater-vehicles/hybrid-vehicles/nereid-under-ice/.
  4. Hofer, S. et al. Greater Greenland Ice Sheet contribution to global sea level rise in CMIP6. Nat. Commun. 11, 6289 (2020).
  5. [Science] De la géoingéniérie glaciaire pour éviter la montée des eaux. https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/de-la-geoingenierie-glaciaire-pour-eviter-la-montee-des-eaux-146367.html.

Partager

Derniers articles dans la thématique