Démantèlement de la branche « santé » de Google : les géants de la tech peinent à révolutionner le domaine médical 

Intelligence artificielle

Le domaine de la Santé est un secteur porteur et un terrain fertile pour de nombreuses innovations technologiques. Les avancées en intelligence artificielle pour le diagnostic médical, en robotique pour la chirurgie ou encore en blockchain pour le recueil, stockage et partage des données médicales sécurisées promettent de belles perspectives pour augmenter la productivité des professionnels de santé.

Ces dernières années, les grandes plateformes numériques ont investi en matière d’innovation dans le secteur de la Santé mais aucune ne semble avoir réussi à percer le domaine surtout pour des raisons d’acceptation et d’adoption par les utilisateurs .

En 2007,  Microsoft a tenté de développer une activité dans le domaine médical avec Microsoft HealthVault, un système dédié pour les dossiers médicaux personnels. Le projet sera finalement abandonné en 2019 en raison d’une faible adoption.

En 2017, IBM lance son unité Watson Health mais l’activité peine à conserver ses clients hospitaliers sur le long terme et souffre de retours critiques suite à des recommandations médicales jugées mauvaises. En février 2019, IBM fait part de son souhait de vendre son unité Watson Health par manque de profit.

Facebook aussi a travaillé sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine médical. Bien que l’entreprise ait réussi à conclure des partenariats avec un certain nombre d’hôpitaux américains, l’affaire Cambridge Analytica de 2018 a rapidement coupé court aux perspectives et grandement remis en question le sujet très sensible qu’est la protection des données médicales.

Cette semaine, c’est au tour de Google. Le géant a annoncé le démantèlement de sa division Health qui regroupait depuis 2018 tous les efforts de Google en matière de santé sous une seule entité –  et notamment un important groupe de travail sur l’intelligence artificielle – mais qui peinait à progresser. Cette décision fait suite au départ de David Feinberg, alors vice-président de Google Health. La division s’était aussi attiré les foudres de la justice américaine après avoir mis en péril les informations médicales personnelles de millions d’utilisateurs.

Finalement, introduire des nouvelles technologies dans un milieu aussi complexe que la médecine reste un défi quels que soient les acteurs qui s’y intéressent. Une étude de ​​emarketer.com montre d’ailleurs que 56 % des personnes ciblées par ces solutions ne sont pas prêtes à faire confiance aux grandes entreprises technologiques pour préserver l’anonymat de leurs informations de santé.

Pour aller plus loin: 

Rédaction: 

Héloïse Pajot, Attachée adjointe pour la Science et la Technologie au consulat général de France à San Francisco, [email protected]

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