L’IFPRI (International Food Policy Research Institute), a ouvert une série d’analyses, au format de billets de blog sur cette page dédiée. Ces analyses sont consacrées aux conséquences et défis du COVID-19 pour la sécurité alimentaire mondiale, la pauvreté et le développement.
Les sujets traités sont variés, on y retrouve notamment celui des marchés alimentaires informels en Afrique, où la bushmeat, ou viande de brousse sauvage, est souvent commercialisée. De nombreuses analyses, y compris de la FAO, s’ajoutent à cette étude pour pousser à l’intégration de ces marchés aux programmes de gestion de crise du COVID-19 par les gouvernements. Un autre article présente les résultats d’une enquête téléphonique menée en Chine, par des chercheurs de l’université Stanford dans le cadre du Rural Education Action Program, en vue d’évaluer les effets sanitaires et économiques sur la population rurale des mesures de contrôle locales et nationales du COVID-19.
A l’occasion d’un évènement en ligne centré sur implications du COVID-19 sur les sécurités alimentaires globale et nationales, la nutrition et la pauvreté, Johan Swinnen, directeur général de l’IFPRI, a souligné que les pays les plus pauvres seront impactés de manière disproportionnée par la crise actuelle, pour les raisons suivantes :
• La récession économique généralisée aura des effets plus importants sur les revenus des personnes les plus pauvres, et donc sur leur sécurité alimentaire et la qualité de leur nutrition.
• Parmi les forces productives, la pandémie va surtout affecter la main d’oeuvre, qui est le facteur économique principal des populations pauvres.
• Le COVID-19 va provoquer plus de perturbations dans les chaines de valeur du secteur privé dans les pays en développement, celles-ci étant plus intenses en main d’oeuvre.
• La crise va aussi provoquer des perturbations sur les programmes publics liés à l’alimentation, la nutrition, la santé et la pauvreté, qui sont centraux pour les populations les plus pauvres.
• Les pays les plus pauvres ont des capacités économiques plus faibles pour compenser les revenus en baisse.
Le rôle de l’IFPRI dans cette crise est d’adresser des recommandations aux décideurs politiques à travers les billets de son blog. David Laborde Debucquet, chercheur IFPRI dans la Division Markets, Trade and Institutions, a rappelé que la crise actuelle est différente de celle de 2008 sur de nombreux aspects, et notamment car les marchés alimentaires globaux disposent de stocks importants, et que le nombre de pays ayant décidé de restreindre leurs exportations sont moins nombreux qu’en 2008.
Les intervenants ont néanmoins souligné que de nombreux éléments sont inconnus à ce stade, et que l’IFPRI continue de publier les premiers résultats de ses recherches sur son blog.