L’Exécutif a dévoilé le 13 mai l’amendement à sa requête budgétaire pour l’exercice 2020 pour la NASA, qui se traduit par une augmentation d’un montant de 1,6 Md$ du budget de l’agence afin de permettre l’accélération du retour des astronautes sur la Lune en 2024 (au lieu de 2028), telle qu’annoncée par le Vice-Président Mike Pence le 26 mars dernier (mission dénommée Artemis [dans la mythologie grecque, Artémis est la sœur jumelle d’Apollon (associé au Soleil) et l’une des déesses associées à la Lune, avec Hécate et Séléné], un nom annonçant le premier pas d’une femme sur la Lune après les missions Apollo exclusivement masculines). La requête présidentielle consolidée s’établit donc à 22,6 Md$ contre 21 Md$ précédemment.
Lors d’une conférence de presse tenue le même jour, l’Administrateur de la NASA a expliqué que ce montant tenait lieu d’acompte (« down payment »), et que des montants plus importants (non précisés à ce stade) seraient demandés dans les prochaines requêtes budgétaires à venir, ce premier volet permettant de « get [NASA] out of the gate in strong fashion ». Une estimation affinée serait transmise dans le cadre de la requête budgétaire présidentielle pour l’exercice 2021 (Ndr : nominalement en février 2020). L’amendement budgétaire de la NASA propose les modifications suivantes par rapport à la requête initiale :
- attribution d’un montant de 1 Md$ pour un Human Lunar Landing System, permettant à la NASA de soutenir le développement d’un alunisseur habité dans le cadre d’une stratégie d’acquisition laissant une large initiative au secteur privé (programme Advanced Cislunar and Surface Capabilities) pour l’objectif cible de 2024 ;
- réduction de 321 M$ des budgets proposés pour la Gateway, reflétant la volonté de parvenir à l’objectif cible de 2024 via le déploiement d’une version réduite de la Gateway (version composée du Power and Propulsion Element et d’un module d’habitation de taille réduite doté d’un dispositif d’amarrage), les éléments de la Gateway aboutie étant reportés à la phase 2 post-2024 ;
- augmentation de 651 M$ pour le diptyque SLS / Orion (ndr : cette hausse compense en fait les diminutions budgétaires proposées dans le cadre de la requête budgétaire initiale, respectivement de 374,6 M$ pour SLS / Orion et de 192,7 M$ pour les Exploration Ground Systems, soit une hausse effective de 84 M$ par rapport à l’exercice 2019) ;
- augmentation de 132 M$ du poste Exploration Technology pour le développement de technologies permettant à la NASA de disposer de capacités clés sur la surface de la Lune, telles que la propulsion solaire-électrique ou un démonstrateur pour convertir la glace du pôle Sud de la Lune en eau liquide ;
- augmentation de 90 M$ pour le budget de la direction des Sciences, permettant de soutenir l’exploration robotique du pôle Sud de la Lune, en prévision de missions habitées (à noter que la requête budgétaire initiale prévoyait une baisse de l’ordre de 602 M$ pour le poste Science).
L’amendement budgétaire proposé par la NASA entend placer le secteur privé au premier plan du programme Artemis, notamment au travers d’une stratégie d’acquisition lui laissant une grande initiative. La NASA affirme en outre avec force sa volonté de n’être « qu’un client parmi d’autres » et de disposer de multiples fournisseurs de services lunaires.
La NASA a également indiqué que les partenaires étrangers demeuraient cruciaux pour l’établissement d’une présence lunaire durable en 2028 (phase 2).
En savoir plus :
Dans la presse : Parabolic Arc [1], [2], Space Policy Online [1], [2], Space News, 13 mai 2019.
Vidéo de présentation de la NASA : « We Are Going«