Le 5 décembre dernier, les équipes du Lawrence Livermore National Laboratory National Ignition Facility (LLNL’s NIF) près de San Francisco ont effectué une expérience de fusion contrôlée dans l’objectif de dépasser le seuil d’ignition, aussi appelé energy breakeven, seuil à partir duquel le réacteur de fusion nucléaire produit davantage d’énergie qu’il n’en consomme.
Pour la première fois, l’expérience du LLNL a ainsi permis la production de 3,15 mégajoules (MJ) d’énergie à partir à l’émission de 2 MJ d’énergie incidente produite par 192 faisceaux laser ultraviolets concentrés sur une minuscule pastille de combustible. Cette percée scientifique majeure est le résultat de plus de 60 années de travaux, et ouvre la voie à des avancées considérables en matière d’énergies propres. En effet, contrairement aux énergies fossiles et énergies par fission nucléaire, la fusion ne produit pas de déchets, et n’émet pas directement de gaz à effet de serre.
Bien qu’il faille attendre probablement encore plusieurs décennies avant de pouvoir mettre en place un système totalement opérationnel avec des impulsions longues, constantes et fiables, pour alimenter des foyers et des villes entières, ce résultat est un pas en avant vers les objectifs du président Biden d’une économie nette sans carbone d’ici 2050.
Ainsi le jour même du communiqué, le chef de la majorité au Sénat américain, Charles Schumer a annoncé attribuer l’enveloppe la plus élevée jamais obtenue, soit plus de 624 millions de dollars cette année, au programme de recherche sur la fusion: Inertial Confinement Fusion program.
Plus d’informations sur : https://www.llnl.gov/news/national-ignition-facility-achieves-fusion-ignition
Rédaction : Héloïse Pajot, Chargée de Mission Scientifique, San Francisco – [email protected]